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Une pierre ne sera jamais trop grosse, ni trop belle, ni trop chère. Elle devra simplement être rare.

Brigitte Ermel n’est pas une diva, c’est une belle femme accueillante à la voix chaleureuse. Ce n’est pas non plus une artiste éthérée, c’est avant tout un chef d’entreprise qui gère un atelier d’une quinzaine de personnes. Plutôt discrète dans les médias, elle n’en est pas moins connue dans le petit monde de la Haute-Joaillerie, où elle a la réputation de choisir les plus belles pierres du marché. « Je ne descends pas dans la mine », dit-elle, « les négociants en pierres savent ce que j’aime, ils viennent me proposer ici leurs plus belles trouvailles ».

Ce que recherche la créatrice

C’est simple, l’exception, comme cette énorme aigue-marine Santa Maria (égal au sang de pigeon pour le rubis), cette tourmaline verte de Namibie ou cette morganite fuchsia de Madagascar Plusieurs dizaines de carats pour chacune, dont la couleur est introuvable… autant dire des pièces de collection. Les montures sont rigoureuses, volumineuses, elles ont un sacré caractère, mais ne portent jamais ombrage à la pierre.

Les clientes de ces joyaux

Brigitte Ermel ne donne aucun nom mais avoue avoir dans son escarcelle quelques princesses orientales et riches Asiatiques qui viennent à Paris dans son bureau pour un petit show privé, car elle n’a aucun point de vente. On la retrouve dans des vols longs courriers, à destination des salons prestigieux (USA, Hong- Kong, Bahreïn) ou à Paris (Reflets). Présente à Bâle pour la première fois en 1996, elle est aussi membre de Joaillerie de France qui organise régulièrement la promotion du savoir-faire français à l’étranger, mais avoue manquer de temps pour sa propre promotion. Elle doit être là pour superviser une fabrication qu’elle assure aussi pour de grands joailliers. « Ces projets sont mes bébés, même si ce ne sont pas mes bijoux », dit-elle d’un ton passionné. Il faut bien comprendre la personnalité de chacune de ces Maisons, car l’erreur n’est pas admise. Un moulage de collier arrive sur le bureau, tout hérissé de griffes vides prêtes à enserrer des centaines de lumineuses gouttes d’eau. Brigitte Ermel prendra son temps pour les choisir, une pièce comme celle-ci prend 6 à 9 mois de travail et environ 1 000 heures. Seule trône déjà la pierre de centre, une rare tourmaline de Namibie, qui attend patiemment l’habillage qui va la porter aux nues.