Chaque année l’Ecole de Haute Horlogerie de Fougères, en Bretagne, forme 12 Horlogers Rhabilleurs, certifiés WOSTEP qui trouvent immédiatement un emploi après leur formation. Preuve que l’horlogerie haut de gamme, dont les mouvements évoluent en complexité, a besoin d’horlogers très qualifiés. Interview de Thierry Autret, fondateur de l’Ecole.
L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : A sa création en 2002, l’Ecole assurait seulement la formation au WOSTEP. Ce certificat est reconnu mondialement comme une qualification supérieure en horlogerie. Pourquoi en 2005, avoir ajouté la formation au CQP d’horloger Rhabilleur au programme de l’Ecole ?
Thierry Autret : Pour aider nos diplômés à rester travailler en France. Le CQP d’Horloger Rhabilleur est un diplôme français de branche qui permet de travailler en France pour le même salaire que le WOSTEP. D’ailleurs, notre formation est validée par les deux diplômes : – le diplôme WOSTEP (délivré par l’école Suisse, notre partenaire), – le Certificat de Qualification Professionnelle de la branche « Horlogerie-Commerce de gros ».
L’OHB : L’école de Fougères est la seule en France à délivrer le CQP Horloger Rhabilleur, comment se fait le recrutement des stagiaires ?
T. Autret : Nos élèves sont des adultes en formation continue. Le recrutement est réalisé au niveau national et s’adresse à des personnes ayant quitté le système scolaire et qui n’ont jamais fait d’horlogerie (demandeurs d’emploi, salariés en reconversion). La formation peut être financée par le Conseil Régional de Bretagne et le Fonds social européen, qui sont nos bailleurs de fonds, si le candidat répond aux critères requis.
L’OHB : Le CQP Horloger Rhabilleur garantit à l’employeur un niveau de formation de qualité, en particulier sur les montres à complications. C’est donc une formation très pratique.
T. Autret : Effectivement, les élèves font plus de 2600 heures d’atelier en deux ans et étudient au moins 5 calibres différents de mouvements à complications. Ils ont une qualification technique supérieure, reconnue du monde horloger ; ils trouvent un emploi dans les deux mois après l’obtention de leur diplôme.
L’OHB : Quels sont les débouchés les plus fréquents ?
T. Autret : Globalement, 50 % des diplômés s’orientent vers le SAV en France et à l’étranger hors Suisse, l’autre moitié est employée par de grandes manufactures en Suisse. Sur les 125 élèves formés depuis 2004, 90 % sont toujours dans le métier et 60 % dans la même entreprise.