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Le premier trimestre de l’année est la période des bilans comptables, et pourquoi ne pas profiter de ce moment, où les chiffres sont connus, pour réaliser le bilan « assurances » de sa boutique.

L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : Faut-il réaliser un bilan « assurances » tous les ans ?
Verspieren :
Je conseille effectivement de faire le point sur ses contrats d’assurances, afin de vérifier si toutes les déclarations restent exactes et que les capitaux garantis correspondent toujours bien aux valeurs réelles de vos marchandises et matériels.

L’OHB : Après le bilan comptable, encore une autre tâche administrative !
Verspieren :
Evidemment, la part importante du travail a déjà été faite lors de la souscription du contrat d’assurances auprès du courtier. Il ne s’agit donc pas de tout recommencer, c’est une simple vérification qui peut éviter bien des écueils en cas de sinistre. En règle générale, s’il n’y a eu aucun changement dans les moyens de prévention et s’il n’existe aucune variation significative de votre chiffre d’affaires, et autres chiffres importants dans votre boutique, il est inutile de s’attarder sur ce point. C’est juste un bon « réflexe » à développer.

L’OHB : En résumé, à propos de ses assurances, le bijoutier doit se dire « attention, les chiffres ont bougé ! »
Verspieren :
Imaginez un bijoutier qui n’aurait pas revisité la valeur réelle de son stock de bijoux en or, entre 2010 et 2012, avec une hausse des cours de presque 100 %. En cas de sinistre, la compagnie d’assurances aurait appliqué la règle proportionnelle de capitaux, ce qui aurait eut de fâcheuses conséquences pour l’avenir de la boutique en question.

L’OHB : Quels sont les chiffres clé à vérifier dans un contrat d’assurances « globale bijoutier » ?
Verspieren :
Ce contrat est en général associé à un contrat « multirisques », et 3 postes importants sont à vérifier : la valorisation du stock de marchandises, la valeur des matériels – mobilier – agencements du local, et le chiffre d’affaires hors taxes qui permet de déterminer la marge brute. Le bijoutier doit contrôler les montants à assurer de façon à ce que les indemnités versées par son assureur en cas de sinistre, lui permettent de poursuivre l’exploitation de sa boutique dans des conditions identiques à celles antérieures à l’événement.

L’OHB : Dans le cas le plus grave d’une destruction totale, en plus de la valeur réelle « matérielle », il existe aussi une perte d’exploitation qui peut s’avérer fatale.
Verspieren : C’est pour cette raison qu’il a été créé des outils qui permettent de passer des crises graves. Aussi, la garantie « Pertes d’exploitation » répond à des sinistres majeurs occasionnant une fermeture plus ou moins longue de la boutique, et la garantie « Valeur vénale du fonds de commerce » dans le cas d’une fermeture définitive. Il convient également de ne pas oublier de signaler vos investissements en travaux d’aménagement de votre boutique, même à l’état de projet.

L’OHB : En rapport avec la sécurité par exemple.
Verspieren :
Nous savons tous que la sécurité est devenue essentielle pour le bijoutier. Même s’ils ne peuvent pas éviter tous les vols, les équipements sécuritaires sont là pour réduire le montant des butins et, par conséquent, les risques de perturbations importantes de votre activité. S’équiper, de vitrines sécurisées ou d’un SAS par exemple, représente un coût qui doit être intégré dans les projets de réagencement. Leur transmission au courtier permet de faciliter la validation de la sécurité et aussi d’optimiser et rendre plus pérenne un investissement important sur plusieurs années.

L’OHB : Quels derniers conseils importants donner aux bijoutiers ?
Verspieren :
Attention de ne pas confondre, les valeurs comptables – amortissement – d’un matériel et d’un stock, et leur valeur de remplacement. Imaginez en cas de sinistre, un assureur qui vous répondrait : « Je n’ai rien à vous rembourser car tout est amorti ! » Le bijoutier doit s’interroger : « En cas d’un grave incendie, les indemnités prévues me permettront-elles de reconstituer mon stock et de réinstaller ma boutique dans sa totalité ? » Le courtier a un rôle de conseil, il ne faut donc pas hésiter à l’appeler pour toute question ou doute particulier.