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Panique le 15 janvier, le franc suisse abandonne son taux plancher et flambe brusquement. Dans le monde du luxe, les Maisons horlogères suisses s’affolent. Elles ne sont pas les seules.

Le 15 janvier, le franc suisse s’apprécie en quelques heures de plus de 10 % par rapport à l’euro. Pour les 150 000 frontaliers français qui travaillent en Suisse, c’est tout d’abord l’euphorie. Dans un pays qui plafonne à 4 % de chômage, leur salaire est souvent 2 à 3 fois supérieur à ce qu’il serait en France. Le 15 janvier, leur pouvoir d’achat augmente d’un seul coup de 20 % ! Mais ils déchantent ensuite. Les exportations suisses vont pâtir de cette nouvelle situation, les contrats avec les firmes étrangères sont renégociés à la baisse, certains ne seront tout simplement pas signés.

Pour l’heure, les salaires sont parfois revus à la baisse, mais les salariés français, comme les salariés suisses, craignent de perdre leur emploi. C’est d’autant plus inquiétant que la Suisse a voté par referendum en 2014 une réduction de l’immigration, et que les frontaliers seront bientôt soumis à des quotas. Dans ce contexte, retrouver un travail va devenir plus compliqué pour les Français. Sur le plan interne, les produits importés deviennent moins chers, ce qui permet un accroissement non négligeable du pouvoir d’achat des Helvètes. Sur le plan international, c’est plus compliqué. Les exportations, qui représentent plus de 50 % du PIB, vont être très pénalisées. Dans les Maisons horlogères fortement exportatrices, le ralentissement du marché chinois avait déjà entraîné la mise au chômage technique de nombreux salariés.

Le patron de Swatch, Nick Hayek, a parlé de « tsunami » sur le franc et fin avril, Richemont a annoncé une baisse importante de son bénéfice. L’augmentation immédiate du prix des montres de 7 à 10 % pour compenser en partie celle du franc suisse n’arrange donc pas les affaires. Dans tous les secteurs, la Suisse va perdre de son attractivité pour les investissements étrangers car le ticket d’entrée sera beaucoup plus élevé. Les sociétés financières et de change seront également impactées, or elles pèsent lourd dans l’économie du pays. Les banques suisses ont déjà revu à la baisse le taux de croissance pour l’année 2015.