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Le spectaculaire braquage de fourgons survenu en mars 2015, est l’occasion d’évoquer l’assurance dans ces cas précis du transport et d’envoi postal.

L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : L’un de vos clients a été concerné par le braquage du mois de mars ; que pouvez-vous dire à ce sujet ?
Verspieren :
Effectivement, l’un de nos clients fabricant a été concerné par ce vol dont le préjudice total, tout confondu, est très important. Il est certain que, dans le cas d’Avallon, les braqueurs ont bénéficié de renseignements précis, et étaient très organisés. Notre client nous ayant rapidement communiqué les éléments nécessaires, son indemnisation a pu être effectuée en quelques jours.

L’OHB : Indemnisation rapide !
Verspieren :
Notre rôle est d’être présent auprès de nos clients dans ces moments difficiles. Comme les faits étaient clairement établis et que la fourniture des justificatifs ne posait aucun problème, pourquoi attendre ! L’assurance « globale bijoutier » prévoit en effet ces extensions de garanties : attention elles ne sont pas toutes données d’office, et doivent être étudiées au cas par cas en fonction des besoins de chaque bijoutier. En l’espèce, l’étendue du contrat d’assurance de notre client avait été déterminée selon ses modes de fonctionnement pour les transports.

L’OHB : Pensez-vous qu’il soit possible de retrouver les marchandises volées ?
Verspieren :
Très peu de chance de retrouver la marchandise. Tout porte à croire que ce vol a été préparé de longue date ; et il est probable, même si la Police déploie des moyens importants et fait preuve d’efficacité, que les filières pour l’écoulement des marchandises sont bien organisées elles aussi. D’autant plus qu’il est relativement simple d’écouler des bijoux et métaux précieux, à l’inverse, par exemple, d’oeuvres d’art.

L’OHB : Le transporteur de fonds est-il assuré ?
Verspieren :
Oui, il est certainement assuré. Mais il existe des règles internationales qui ont pour conséquence de fortement limiter la responsabilité des transporteurs, sauf accord spécifique préalable ou faute inexcusable du transporteur. Par exemple 23 € par kilo de poids brut de marchandise en transports routiers. D’où la nécessité pour les bijoutiers d’avoir une couverture particulière. Il faut souligner que les risques en cours de transport sont beaucoup plus élevés, et ce, quel que soit le mode utilisé. Ce sont des moments où les marchandises précieuses sont placées dans des situations vulnérables.

L’OHB : Qu’en est-il d’un détaillant qui expédie des valeurs par voie postale ?
Verspieren :
Ce mode d’expédition est à ce jour un des plus utilisé et reste le moins exposé au vol, les marchandises passant plus facilement inaperçues. Les montants unitaires sont également moins importants. Attention aussi aux limitations ou restrictions imposées par les services postaux.

L’OHB : Le détaillant doit-il évaluer avec son assureur ces valeurs expédiées ?
Verspieren :
Oui, sans aucun doute possible, car les expéditions par voie postale ou transporteurs spécialisés sont des extensions de garanties à valider et à chiffrer lors de la mise en place du contrat d’assurance dit « globale bijoutier ».

L’OHB : Un détaillant peut-il transporter lui-même ses marchandises ?
Verspieren :
Bien entendu, et pour des raisons diverses, c’est le transport dénommé « propre compte », c’est-à-dire réalisé par le bijoutier lui-même. Le risque est minime pour le détaillant quand il s’agit de transports occasionnels, même si une vigilance particulière reste nécessaire. Par contre il s’accroît vite quand ces transports deviennent plus réguliers : ne jamais oublier que les modes de repérage utilisés par les voleurs sont très variés.

L’OHB : Pour terminer sur l’actualité, les attaques de transport de fonds sont-elles fréquentes ?
Verspieren :
Non, vu le nombre de transports de fonds organisés : c’est environ 10 à 20 braquages par an, ce qui représente une fréquence très faible, et une très petite part (en nombre) des vols commis en France. Il est vrai aussi que ces événements sont très médiatisés, de par leur déroulement parfois spectaculaire et malheureusement dramatique et aussi de par les montants très élevés des butins. Ce moyen reste néanmoins une des meilleures façons pour transporter des marchandises de valeur. En matière d’assurance, c’est notre rôle d’analyser avec le bijoutier fabricant ou détaillant, son mode de fonctionnement et ses besoins, et de déterminer au mieux avec lui les montants à assurer en dehors de la bijouterie ou des locaux, en circulation « propre compte » ou confiés à des transporteurs y compris les envois postaux.