Autre facteur, l’absence d’inflation prolongée devrait renforcer encore plus la tendance pour les investisseurs à sortir de la valeur refuge de l’or. Le métal précieux, dont le rendement ne s’apprécie qu’en fonction de la hausse des cours, perd de son intérêt. Dans ce contexte, certains analystes estiment même que l’or devait finir l’année sous les 1 000 $ l’once. Sur le marché français, le nombre d’officines qui se sont adonnées au rachat d’or, parfois à la limite de la légitimité et de la transparence, est passé pendant la hausse des cours de 1000 à 3000, selon la Chambre syndicale des négociants d’or et du bijou d’occasion (CSNOBO). La moitié aurait fermé ses portes ces deux dernières années.
Encore une fois, l’or étant une valeur fortement soumise aux secousses conjoncturelles, ces prévisions peuvent se voir rapidement remises en question. À l’heure actuelle, et dans le contexte de crise qui amène les États à manipuler leurs monnaies, la tendance à la baisse du prix de l’or devrait cependant se poursuivre.
Michel Pinto de Delta Global Advisors résume parfaitement la situation dans cette phrase : « L’argument qui défend l’investissement sur l’or n’est que renforcé par des taux d’intérêt négatifs, par la baisse du niveau de confiance en les devises fiduciaires et par l’insolvabilité des nations. Les programmes de QE et de taux d’intérêt à zéro pourcent sans précédent mis en place par la Banque du Japon, la Banque populaire de Chine, la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale montrent clairement que les banques centrales ne peuvent pas échapper à la manipulation de leur marché des obligations, de leurs devises, de leurs actions et de leurs économies ».