Quelles garanties supplémentaires apporte le poinçonnage des diamants ?
Le poinçonnage des diamants est destiné à certifier l’origine et la qualité d’un diamant. Le poinçon, ou numéro de série, est apposé sur le rondiste du diamant et invisible à l’oeil nu. Contrairement aux poinçons des métaux qui certifient la teneur de ceux-ci en métal précieux, les marquages des diamants sont leur carte d’identité propre, comportant leurs critères physiques et l’indication de leur provenance géographique. En cela, ils garantiraient que le diamant ne provient pas d’une zone de conflit, a été extrait d’une mine qui respecte les normes environnementales, le droit du travail et les droits de l’homme. Cumulés aux critères exigés par le processus de Kimberley et par le RJC, le poinçon fait figure de garantie supplémentaire sur la provenance du diamant.
L’avantage certain du poinçon est que la pierre ne peut être substituée à une autre, que ce soit par fraude ou par maladresse. Il peut également compliquer la tâche des cambrioleurs de bijouteries, car le diamant devient traçable. Le numéro figurant sur le poinçon est comme un ADN, il est unique et inséparable de la pierre.
Le sujet du marquage au laser du rondiste revient régulièrement. Que faut-il voir dans les différentes propositions ? S’agit-il réellement d’une preuve et d’une garantie supplémentaires ou d’une opération marketing ? Certains diamantaires affirment que les jeunes générations sont de plus en plus attentives à la provenance des diamants extraits par des méthodes respectueuses de l’environnement et des hommes. En cela, un poinçon les rassurerait.
Ceci n’est pas faux, mais dans ce cas, ne peut-on estimer que les labels Kimberley et RJC sont bien suffisants et permettent d’effectuer une traçabilité ? James Pounds, président et responsable marketing de Dominion Diamond Corporation, s’est rapproché de la société Canadamark dont les poinçons sur les diamants certifient l’origine nord-américaine des pierres, avec un succès que l’on peut comprendre auprès du public américain et canadien. Selon lui, la majorité de ses clients seraient prêts à payer plus cher un diamant dont le rondiste est poinçonné Canadamark. Le mot est lâché et l’argument est sensible. On peut à juste titre s’inquiéter de voir des finalités commerciales naître de cette initiative éthique. C’est sans doute une part importante de l’enjeu non avoué qui se trouve derrière le poinçonnage du diamant, même si celui-ci a sans conteste une valeur de preuve supplémentaire légitime. Pour autant que l’on puisse tracer sans faute le diamant de la mine à la gravure.