En janvier 2016, la De Beers a vendu pour 540 millions de dollars de brut. De bons chiffres si l’on compare aux 248 millions de dollars réalisés en décembre 2015 et aux 486 millions de dollars de janvier 2015 (chiffres Rapaport News). Cette nouvelle inattendue suit des mois d’atonie du marché durant lesquels la De Beers avait été obligée de baisser ses prix de 5 à 10 % et de réduire la quantité de brut disponible pour soutenir le prix du diamant. Si les ventes de brut se sont bien passées en début d’année, la faible croissance en Chine, la force du dollar et les conditions de crédit (qui restent difficiles) laissent cependant planer un doute sur une réelle reprise.
Quelles sont les raisons de cette embellie
Tout d’abord, les ventes de Noël et du Nouvel An chinois ont largement contribué au déstockage chez les fabricants où les réserves de taillé étaient au plus bas. La bonne santé de la demande est également en grande partie liée au phénomène de pénurie sur le marché, en particulier pour les pierres de qualité supérieure de moins de 2 carats, après un recul de 30 % à 50 % des achats de brut et de la fabrication en 2015.
La politique de prix de la De Beers a également joué un rôle, la plupart des fabricants attendant une correction des prix à la baisse (ce que la De Beers a effectivement fait) pour passer leurs commandes. Par ailleurs, les banques européennes ont réduit les capacités de crédits à l’industrie et les probabilités de reconstitution des réserves à un niveau élevé restent aléatoires. Il faudra attendre la fin du Festival de Printemps chinois et l’après Saint-Valentin pour évaluer le niveau des réserves de taillé et anticiper les prochaines ventes de brut. Est-ce une embellie de courte durée ou le marché du diamant est-il vraiment reparti ?
À ce titre, le salon international de la joaillerie de Hong Kong (1er au 7 mars) sera un excellent indicateur. Les incertitudes sur les marchés boursiers, la chute des cours du pétrole, un dollar fort (qui plombe les ventes de Tiffany par exemple) sont des indicateurs importants de la santé du marché, dont on sait qu’ils influent beaucoup sur les ventes de diamants. De ce côté-là, l’analyse des données et les prospectives restent plutôt calmes. A court terme, rien ne laisse présager un regain des ventes de bijoux en diamants. Les stocks sont gérés au plus serré tant par les miniers que par les fabricants. Fin janvier, Philippe Mellier, le directeur exécutif du groupe De Beers, s’est exprimé sur cette embellie du brut. Lui-même reste prudent, or on lui a connu un discours plus encourageant… Il annonce que la De Beers va se concentrer autant sur l’offre, en réorganisant son unité commerciale Global Sightholder Sales, que sur la demande, à travers des campagnes marketing mettant en avant la magie du diamant.
Sources : Rubel & Menasché, Rapaport, De Beers.