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Entretien avec Pierre-Alain Bérard, Responsable du développement de Lip et « Lipster en chef » comme il aime le souligner.

Fondée par Emmanuel Lipmann en 1867, LIP a marqué l’histoire de l’horlogerie à travers plus de 150 ans d’innovations et de créations exclusives. Doyenne des sociétés horlogères françaises, elle a été reprise en 2015 par SMB, la Société des Montres Bisontines.

“LIP utilise son passé historique pour se construire un présent”

Celle-ci l’a réimplantée à Besançon, son foyer d’origine. LIP horlogerie. Aujourd’hui la marque LIP utilise son passé historique pour se construire un présent. Pour cela elle réédite ses modèles emblématiques et réinterprète ses classiques dans une gamme de prix accessible, avec la volonté du Made in France.

L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : Vous avez pris en 2015, la licence d’exploitation de LIP, et aujourd’hui vous en devenez propriétaire. Comment avez-vous fait ?

Pierre-Alain Bérard : Nous avons travaillé sur les points forts de la marque. Née en 1867, LIP possède un riche passé horloger. D’ailleurs sous l’influence de Fred Lip, elle a révolutionné l’industrie de la montre jusqu’à son apogée en 1954, avec 1500 employés et une production de 300 000 montres. Mais elle n’a pas résisté à la vague du quartz, elle a laissé des trésors inestimables dans ses archives ainsi que des montres qui ont accompagné l’histoire. Son nom a gardé sa résonance et nous avons à coeur de le faire revivre.

L’OHB : Quelles ont été vos premières décisions ?

Pierre-Alain Bérard : Nous avons réimplanté LIP en Franche-Comté après 25 ans d’absence. Non pas dans les ateliers d’origine, qui ont été complètement transformés depuis le départ de la marque, mais à proximité, à Châtillon-le-Duc. Nous avons décidé de redonner ses lettres de noblesse à la marque, tout en proposant un luxe accessible. La majorité des composants est achetée en Suisse ou en France. Même si les boîtes en acier viennent d’Asie, où il existe un véritable savoir-faire. En permier lieu nous nous attachons à travailler avec des fournisseurs européens. Les aiguilles, cadrans et bracelets sont français.

L’OHB : Quels mouvements utilisez-vous ?

Pierre-Alain Bérard : Nos montres à quartz sont équipées de mouvement Ronda. Pour les mouvements mécaniques, nous utilisons une ébauche de chez Miyota. Elle est ensuite montée et réglée dans nos ateliers, ainsi les montres LIP sont dotées du plus français des mouvements japonais.

L’OHB : Combien de personnes emploie LIP ?

Pierre-Alain Bérard : Environ 100 personnes travaillent sur le site de LIP, sans compter les commerciaux.

L’OHB : Comment LIP est-elle rentrée dans l’histoire ?

Pierre-Alain Bérard : LIP a été un précurseur dans de nombreux domaines. LIP horlogerie. Entre ses ambassadeurs et ses montres novatrices, ses choix ont été révolutionnaires. Le général de Gaulle portait une montre LIP. La marque a réalisé la première montre de plongée étanche et la première montre qui a gravi les sommets de l’Himalaya. Nous avons souhaité revisiter ses modèles historiques, ceux de l’âge d’or de LIP.

L’OHB : Parlez-nous de ses lignes mythiques ?

Pierre-Alain Bérard : La Général de Gaulle, très avantgardiste à l’époque, reconnue pour sa rigoureuse exactitude et sa lisibilité fut offerte aux chefs d’État. De Gaulle, Einsenhower et Clinton ont porté celle qui est devenue « La Montre des Présidents ». Aujourd’hui la GDG « Classic » est équipée d’un calibre à quartz et fabriquée en France. L’Himalaya fait toujours rêver les aventuriers des grands espaces. Portée par Maurice Herzog lors de son ascension de l’Annapurna, elle fut la première montre à franchir le cap des 8000 mètres.

“Elle a marqué l’histoire de l’horlogerie française”

Créée en 1954, la montre Himalaya fut la référence de la marque LIP en termes d’efficacité et de fiabilité. À cette époque, elle était également associée à de nombreux événements sportifs comme le Tour de France dont LIP était chronométreur officiel. C’est pourquoi la Nautic-Ski de Lip n’est pas une montre de plongée comme les autres. A cet égard elle a marqué l’histoire de l’horlogerie française avec sa fameuse lunette tournante intérieure, son boîtier dit « compressor » et son verre épais très bombé.

“Elle a été découverte lors des Jeux olympiques de Grenoble en 1968”

Réalisée au printemps 1967 pour le centenaire de la marque, elle a été découverte lors des Jeux olympiques de Grenoble en 1968. En effet ce fut la première montre française étanche à 200 m. Ensuite elle a été adoptée par Éric Tabarly et l’équipe du commandant Cousteau. Pour les 50 ans de ce modèle, LIP en a lancé une réédition, la Nautic Ski 50 ans. Elle est équipée d’un verre bombé saphir, boîtier en acier compressor étanche à 20 bars, lunette tournante intérieure et mouvement automatique à 499 €. N. K.

www.lip.fr