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Depuis Juillet 2018, le FTC (Federal Trade Commission) a retiré de son langage joaillier la dénomination « synthétique ». Elle est allouée au diamant synthétique de laboratoire afin de minimiser l’impact péjoratif qui lui est souvent associé. Pourquoi un diamant de culture et un diamant naturel sont-ils désormais tous deux considérés comme de « vrais » diamants ? Explications. 
Un enjeu de taille
Le sujet des diamants de laboratoire – diamant synthétique – dans les médias n’est pas nouveau. Dans un premier temps, il est indispensable que les diamants naturels ou de laboratoire soient correctement déclarés à travers toute la chaîne du marché. Et ce jusqu’au consommateur final. Ainsi, il faut prendre des mesures appropriées pour en éviter les dangers.
L’indispensable contrôle
Aujourd’hui et malheureusement volontairement, des diamants de laboratoire – diamant synthétique – se trouvent dans les lots de mêlés, ces diamants de petits calibres dédiés au sertissage. Un contrôle d’authenticité est donc devenu indispensable. La diversité structurelle des diamants ne peut pas uniformiser le problème. Cela demande donc l’intégration d’un protocole de contrôle dans une production industrielle. En joaillerie, le terme diamant désigne uniquement un diamant naturel. Une norme ISO 18323 qui précise que les diamants synthétiques peuvent être appelés laboratory grown, lab-created ou synthetic diamond.
Les prémices du diamant de laboratoire

L’apparition des premiers diamants de laboratoire date de 1952. Pour ce faire, deux méthodes sont mises au point. La première, par CVD (Chemical Vapor Deposition) soit un dépôt chimique par vapeur dont la fabrication se fait dans une sorte de four micro-onde. Sont alors combinés pression et gaz riche en carbone qui vont nourrir un germe cristallin sur lequel vont venir se déposer couche par couche les atomes de carbone.

La deuxième méthode est la HPHT (haute pression haute température) qui se charge de reproduire les conditions exactes de la nature pour faire grandir le diamant. Le principe de fabrication est simple. On prend un germe cristallin constitué de poudre de diamant ou de graphite que l’on met dans un fondant métallique. Aussi, la température et la pression font que les atomes vont tomber sur le germe et faire grandir le diamant.

Un diamant est par définition naturel
Le diamant trouve son origine dans les profondeurs terrestres, il y a des milliards d’années, d’où son unicité et sa rareté. Pour beaucoup, un diamant de synthèse n’est pas un diamant. Ce n’est qu’une reproduction industrielle. « Une reproduction d’un Picasso n’est pas un Picasso, » diront certains. Afin d’éviter les a priori, et surtout rétablir la réalité de manière factuelle, il serait peut-être intéressant d’éduquer le consommateur. En effet, réduire un diamant à une composition moléculaire revient à nier son origine.
Trouver un nouveau langage

Les jeunes consommateurs sont sensibles aux arguments de naturalité et d’authenticité du diamant mais ils se sentent moins en phase avec les images véhiculées depuis des générations. La campagne légendaire de De Beers « Diamonds are forever » (Les diamants sont éternels) n’est plus comprise ou prise au sens premier du terme. Les jeunes consommateurs croient au produit mais n’adhèrent plus à cette façon de penser de « manière éternelle » et donc romantique.

Une vraie réflexion est en cours avec différentes actions concertées. Un accord de partenariat a été signé en novembre 2017 entre la DPA, l’UFBJOP, le LFG et le Comité Francéclat pour concevoir, financer et mettre en œuvre conjointement des programmes de promotion du diamant sur le marché français. Cette démarche collective a vocation à se développer en Europe, à travers l’European Federation of Jewellery (EFJ), dont la France pilote le projet.

Affaire à suivre… E.P.