L’abandon du projet Montagne d’Or en Guyane vient encore de le montrer : l’ouverture d’une mine ne peut plus se passer d’un passeport écologique et social très difficile à obtenir.
Parallèlement, si le prix de l’or a poussé les fabricants à utiliser l’or recyclé, c’est, là aussi, la préoccupation éthique qui domine le développement d’un or « fairmined » respectueux de l’environnement et des personnes.
Or fairmined et fairtrade
Deux labels prédominent en ce qui concerne l’or dit « éthique », c’est-à-dire extrait dans des conditions respectueuses du droit du travail dans la mine. On a donc les labels « fairmined », délivré par une ONG colombienne, et « fairtrade » lancé par la fondation suisse Max Havelaar. Tous deux soutiennent des mines artisanales et mettent premièrement l’accent sur l’environnement, sans rejet de cyanure ni de mercure dans la nature. Les conditions de travail sont la deuxième préoccupation.
Enfin, les mineurs sont mieux rémunérés, ils touchent une prime sur la quantité d’or produite. Aujourd’hui, l’or « fairmined » issu de ces mines éthiques ne représente qu’une toute petite proportion de la production mondiale d’or. Elle est de 3 300 tonnes annuelles. L’or recyclé est donc la deuxième source dite écologique utilisée pour la fabrication de bijoux.
Les acteurs en vue, leaders de tendance
La société Chopard utilise depuis longtemps l’or fairmined d’Amérique latine pour réaliser la palme d’or du Festival de Cannes. Les collections de haute joaillerie Green Carpet, qui ont véritablement attiré l’attention sur le sujet. Très médiatique, Chopard a utilisé le Festival de Cannes comme un porte-voix en faisant porter ses bijoux par des célébrités. Aujourd’hui, la Maison suisse n’utilise plus que cet or pour l’ensemble de sa production tant horlogère que joaillière. Or fairmined et recyclé
Si Kering se revendique aussi hautement écologique, les joailliers qui font partie du groupe se font plus discrets sur le sujet. Pourtant, Boucheron, Pomellato et Dodo affirment qu’ils n’utiliseront, à partir de 2020, plus que de l’or éthique ou recyclé et provenant d’acteurs certifiés RJC.
Les bonnes pratiques du RJC
Les joailliers april Paris, JEM, Pauline à Bicyclette, OR DU MONDE et bien d’autres ont fait de l’utilisation de l’or éthique leur business model. Même si leur chiffre d’affaires reste modeste, leur croissance sera portée par les préoccupations écologiques dans tous les secteurs d’activité de la joaillerie. À commencer, bien entendu, par le diamant (émergence des pierres de synthèse, actions des groupes miniers en faveur des populations et de l’environnement) et les pierres de couleur, auxquelles le RJC commence à s’intéresser sérieusement. I.H.
www.maxhavelaar.ch/fr/quest-ce-que-fairtrade/labels-fairtrade.html