Cette année, le printemps s’est déroulé dans une ambiance très particulière, entre confinement, visio-conférences et préparation de l’avenir. Bijoux CN, réputée pour son dynamisme, livre les détails de son activité, gérée à domicile pour être prête à soutenir les détaillants, dès le retour à la normale. Entretien avec François Baylet, Directeur commercial de Bijoux CN Paris.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Comment avez-vous géré le confinement ?
FRANÇOIS BAYLET : L’actualité liée au COVID19 est venue bousculer toute la profession. Cependant, chez Bijoux CN, nous sommes conscients du rôle que nous avons à jouer pour soutenir nos partenaires bijoutiers. Afin d’être prêts lorsque les activités reprendront, nous continuons, même confinés, à faire notre métier. En effet, les fabrications en Asie, n’ont pas été arrêtées, ce qui nous permettra de réapprovisionner nos partenaires dès la réouverture des points de vente.
L’activité, dans nos usines en Thaïlande, est moins perturbée par le virus, car les ouvriers, qui vivent et travaillent sur le site de production, restent dans un environnement protégé. A ce jour, aucun cas de Covid 19 n’a été recensé au cœur de l’unité de production.
L’OHB : Comment vous organisez-vous à Paris ?
F. BAYLET : Pour la première fois depuis l’existence de Bijoux CN, nos bureaux et notre showroom parisiens sont fermés plus longuement que la semaine de congés traditionnelle entre Noël et le jour de l’an. C’est inédit pour nos 80 employés, dont une partie poursuit son activité en télétravail. Les relations-clients sont suspendues et les ventes en ligne sont très ralenties.
L’OHB : Sur quel sujet travaillez-vous ?
F. BAYLET : Nous bouclons un catalogue de 48 pages de nouveautés pour la saison printemps-été 2020. Il sortira en mai et devrait aider les bijoutiers à proposer de jolies collections pour la fête des Mères, la fête des Pères et au delà. Forts de notre concept sur les marges accordées aux bijoutiers, notre credo « marges, marges, marges » prend tout son sens avec la situation actuelle.
L’OHB : Quel message souhaitez-vous adresser aux détaillants ?
F. BAYLET : Depuis des années, nous nous efforçons de convaincre nos partenaires de travailler avec des fournisseurs qui leur offrent des marges suffisantes. Il est suicidaire, surtout en ces périodes si difficiles de fermeture forcée, d’imaginer que des coefficients entre 2 et 2,5 sont suffisants pour assurer la pérennité d’une entreprise. Il faut également veiller aux prix de vente moyens et rester accessible.
L’OHB : Quelle est la clientèle de demain ?
F. BAYLET : Chez CN, nous sommes persuadés que la reprise passera par une offre jeune. La période que nous venons de vivre risque d’impacter la consommation des ménages, avec des inquiétudes sur un avenir incertain entre la précarité de l’emploi, la remise en cause du mode de consommation et le retour aux choses essentielles. Les jeunes générations voudront continuer à sortir entre amis, suivre la mode, se connecter aux réseaux sociaux qui sont de véritables vecteurs de tendances. Il est nécessaire pour le bijoutier de parier sur cette typologie de clientèle et d’être actif sur les réseaux sociaux.
La période de confinement a fait exploser les sites internet et les réseaux sociaux, qui seuls capables de continuer à travailler, ont vu accroître leur audience. La survie des bijoutiers ne passera que par leur capacité à attirer une clientèle jeune.
L’OHB : Quelles sont les collections de printemps de Bijoux CN ?
F. BAYLET : Nous avons mis en avant plusieurs typologies de collections. La petite joaillerie revisitée par CN avec ses finitions perlées ou torsadées, ses formes minimalistes et ses prix très accessibles, reste un des temps forts de nos collections, en argent et en plaqué or. Notre équipe de designers a également travaillé sur des lignes plus graphiques. Dans une version colorée avec des pavages multi-bleus ou multi-roses ou dans un esprit black & white qui invite les jeux de matières précieuses, mélangeant la nacre et l’agate noire ou l’émail et l’oxyde de zirconium, elles proposent des ensembles très réussis. Cette année, nous lançons des collections plus volumineuses en argent et en plaqué or. Les maillons classiques sont revisités et déclinés en parures ou en bracelets qui glissent sur les poignets. Dans une version plus bohème, les mailles se déclinent en plaqué or martelé sur des colliers, des joncs et de longues boucles d’oreilles très tendance.
Nos lignes plus figuratives multiplient les soleils et les plumes de paon, modernisées, serties d’agate noire et de nacre.
L’OHB : Que devient votre collection Shark’n Stones ?
F. BAYLET : Nous avons enrichi la collection Shark’n Stones de bracelets en véritables perles de verre Miyuki, originaires du Japon. Ces bracelets aux tonalités mordorés et chatoyantes, montés sur élastiques, sont portés seuls ou en accumulation et séduisent les femmes comme les hommes.
L’OHB : Votre nouvelle marque Ana&Cha est-elle prête ?
F. BAYLET : En ce qui concerne Ana & Cha, la marque de créateurs que nous distribuons, les implantations auront lieu dès la fi n du confinement avec un relais sur les réseaux sociaux. La communauté d’Ana & Cha, qui augmente régulièrement sur Instagram, a hâte de retrouver les collections, joliment serties de pierres dures, chez nos distributeurs agréés. Le site internet dédié sera mis en ligne dès les premières implantations et enrichi au fur et à mesure avec les coordonnées de nos revendeurs. Le kit d’implantation d’Ana & Cha sera bien sûr livré avec tout le packaging mais également avec des mini-catalogues destinés au public ainsi qu’un kit « réseaux sociaux » que le distributeur pourra utiliser pour générer du trafi c dans son point de vente. N.K.