La modernisation et sophistication des matériels récents encouragent de petites bijouteries à s’approprier certaines techniques professionnelles et à proposer directement plus d’actes techniques à leur clientèle. Ce supplément de compétences multiplie les contacts post-achat client et facilite le développement d’une relation de confiance. De plus, cette offre supplémentaire de services génère des gains non négligeables avec un investissement accessible à tous. L’opportunité est intéressante et mérite une découverte. Explications de Philippe Benoit, Responsable des Ventes – Schwartzmann Fisseau Cochot.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Quels types d’actes techniques peuvent être déployés en boutique ?
PHILIPPE BENOIT : Cela peut aller de la simple réparation d’un chaton, d’un fermoir,… à la mise à taille de bagues, en passant par le nettoyage, le ravivage ou même la reprise de plaquages usés par le temps. Les plus téméraires s’attaqueront à la fabrication sur demande de pendentifs à la forme du nom ou à la soudure de bracelets éternels à même le poignet. Autant de services faisables sur place, dans un délai imbattable, puisque ces prestations peuvent être réalisées en temps caché, pendant les temps morts de la boutique en semaine. De plus, au-delà d’une simple facturation additionnelle acquise, ces actes techniques redonnent un peu de lustre au métier et suscitent une réelle reconnaissance de la clientèle.
L’OHB : Cette offre de services techniques nécessite des matériels dédiés, des compétences et des investissements ?
PH. BENOIT : Parlons d’abord des matériels et compétences. Il existe actuellement beaucoup de petits matériel précis, compacts, utilisables sans certification particulière, ni équipements énergétiques volumineux comme une bouteille de gaz. Ils se logent facilement autour de l’espace réduit d’un établi. Quant aux compétences, il suffi t qu’une personne les ait dans un lieu donné. Ce peut être le bijoutier mais aussi un membre de son personnel ayant suivi une formation à une tâche précise, ou possédant déjà des connaissances de base en bijouterie. Utilisables par un public plus large, ces nouveaux équipements démocratisent la pratique de certains gestes professionnels.
L’OHB : Et maintenant, parlons investissement, avec des exemples de coût.
PH. BENOIT : Pour disposer de ces matériels, sans sortie de cash, il existe des solutions de location longue durée intéressantes. Pour une mensualité de moins de 150 Euros par mois sur 36 ou 48 mois, vous avez la possibilité de faire de la soudure laser, du test d’étanchéité, … avec de nouveaux équipements compacts extrêmement simples d’utilisation. Si vous souhaitez les acheter, la baisse des coûts de ces petites machines les a rendues très accessibles. Enfin, pour une somme tout à fait abordable en termes de retour sur investissement il est possible aussi de doter un point de vente d’un établi en chêne, bien en vue dans la boutique, et équipé de tout le matériel nécessaire pour de la mise à taille et des petites réparations courantes : ultrason, mini-postes de polissage et de plaquage flash, chalumeau oxhydrique ne nécessitant aucune bouteille de gaz. Autant de solutions accessibles financièrement, avec à la clé, la croissance du chiffre d’affaires et la reconnaissance des clients.
L’OHB : Quelles sont les structures les plus à même de bénéficier de cette opportunité ?
PH. BENOIT : De grandes boutiques ont déjà ces matériels et développent des services plus poussés de personnalisation des bijoux, de la réparation et vont même jusqu’à la création. Le fait nouveau est qu’aujourd’hui, de petites structures, des bijouteries fantaisie s’aventurent vers plus d’activités techniques en boutique ou arrière-boutique quand elles ont une personne compétente en bijouterie au sein de leur équipe. Elles achètent des matériels plus importants où vont jusqu’à mettre l’établi au cœur du magasin. Cette mise en avant du service, permet au bijoutier d’établir une relation plus directe avec ses clients. Soulignons par ailleurs, que la modernité de ces nouveaux appareils ne va pas à l’encontre de la tradition des gestes professionnels. C’est au contraire leur sophistication et leur simplicité d’utilisation qui permettent leur entrée en boutique, et pour le bijoutier, de revenir au travail manuel dans un esprit métier d’art.
L’OHB : Ces nouvelles pratiques renforcent la confiance dans les valeurs montantes que sont l’économie locale et circulaire.
PH. BENOIT : Oui, d’autant que les jeunes générations sont très attirées par ces valeurs et recherchent plus de sens dans leur relation avec les professionnels. Autrefois la relation client / bijoutier se construisait au cours du temps sur les achats liés aux grands évènements de la vie : naissance, mariage, St Valentin. Accompagner la vente d’un bijou par un acte technique effectué sur le point de vente génère en plus une valeur immatérielle conséquente dans l’esprit de l’acheteur. M.T.
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