Fort du succès des Georgettes, Altesse (ex-GL Bijoux) reprend l’offensive et crée de nouvelles collections de bijoux. Son directeur général Quentin Le Gallo explique le déploiement de l’offre et les enjeux industriels du groupe ardéchois repris en 2014 par Renaissance Luxury Group.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Altesse sort par le haut d’une période difficile. Comment se présente cette phase de renouveau ?
QUENTIN LE GALLO : Elle se présente très bien ! Les difficultés économiques sont désormais derrière nous. Depuis sa reprise en 2014 par Renaissance, notre groupe a lancé un concept de bijou innovant, Les Georgettes, qui est devenu en six ans une marque de bijoux fantaisie de premier plan. Ce succès incroyable en France et à l’export a mobilisé toute notre énergie pendant plusieurs années. Mais il nous a permis de réaliser des investissements importants pour moderniser nos usines et innover. Aujourd’hui Les Georgettes sont sur les rails et nous pouvons redévelopper de nouvelles collections de bijoux.
L’OHB : Justement, quelles sont ces nouvelles collections ?
Q. LE GALLO : En 2020 nous avons lancé la marque Saunier qui propose des bijoux intemporels avec un design contemporain. Et aujourd’hui nous relançons toute une collection de produits génériques pour les bijoutiers. Ce qui est, rappelons-le, notre activité d’origine. Nous avons senti une attente de la part des bijoutiers désireux de pouvoir proposer des incontournables de qualité, fabriqués en France, et à des prix accessibles. A ce jour nous avons constitué une offre en argent 925 rhodié et platiné et en plaqué or 3 microns (5 microns pour les bagues) d’environ 1000 références, allant du chaînage aux joncs, en passant par les chevalières et les créoles. Nous allons monter à 1 500 références d’ici à la fin de l’année.
L’OHB : Quels moyens vous donnez-vous pour conquérir les détaillants ?
Q. LE GALLO : Nous avons développé un catalogue produits recensant l’intégralité de la collection ainsi que les nouveautés par saison. Une plateforme B2B est aussi accessible aux bijoutiers pour saisir en toute autonomie leurs commandes. Par ailleurs, notre force de vente, soit une dizaine de personnes, se déplace à la rencontre des bijoutiers sur toute la France et notre équipe d’administration des ventes, basée en Ardèche, répond aussi à toutes leurs demandes.
L’OHB : Quelles sont les clés de succès de votre groupe ?
Q. LE GALLO : Derrière nos produits, il y a le mariage heureux d’un savoir-faire historique français et d’une belle capacité d’innovation. Plus que centenaire, le groupe a développé une expertise formidable dans les techniques de fabrication, comme le tréfilage, l’estampage, le tricotage de chaîne ou encore le placage. Nous disposons d’un outil industriel unique en France avec nos usines en Ardèche. Altesse est le seul groupe français dans la bijouterie fantaisie à disposer d’une telle capacité de production. Ce qui nous permet d’offrir au marché des bijoux fantaisie made in France, avec une qualité et un rendu bien supérieur à ceux de nos concurrents. Et, grâce à nos efforts de modernisation et d’innovation, favorisés par la présence d’un bureau de R & D dans nos usines, les prix finaux de nos produits restent très abordables : entre 30 et 150 euros.
L’OHB : Comment s’organise votre offre aujourd’hui ?
Q. LE GALLO : Elle se répartit autour de trois axes : deux marques et un label. D’une part il y a les Georgettes créées sur un concept innovant de bijoux personnalisables aux couleurs interchangeables, grâce à un système d’empiècement de cuir de couleurs réversibles. La marque propose aujourd’hui des manchettes, des bracelets, des bagues, des colliers ou encore des boucles d’oreilles. D’autre part il y a Saunier qui revisite les classiques de la bijouterie en les système modernisant. Enfin il y a le label historique GL qui regroupe nos produits génériques destinés aux bijoutiers. Au global, plusieurs millions de bijoux sont ainsi fabriqués chaque année.
L’OHB : Quels sont vos principaux réseaux de distribution ?
Q. LE GALLO : Vous l’avez compris, le réseau des bijoutiers détaillants est essentiel : nous travaillons avec plus de 800 bijoutiers-partenaires. Nos bijoux sont également vendus dans les grands magasins et sur nos sites internet. A une moindre échelle, nous avons aussi en France, pour Les Georgettes, huit points de vente et kiosques en propre, notamment à Boulogne- Billancourt et Val d’Europe. Ils viennent compléter notre maillage là où il est le moins développé. Enfin, toujours pour cette marque, nous démarrons actuellement la formule de la franchise avec un bijoutier.
L’OHB : Quelle est la configuration du groupe aujourd’hui ?
Q. LE GALLO : Altesse a ses bases en Ardèche, berceau du groupe. Plus précisément, c’est au Cheylard et à Saint-Martin-de-Valamas que se trouvent ses usines. Outre la chaîne de production, celles-ci accueillent un bureau de R & D. Au total, nous employons 200 personnes dans cette région. Mais c’est à Paris que se trouvent le siège d’Altesse ainsi que le studio de création et les différents services permettant le développement des marques. Et nous avons notre force de vente, retail et commerciale, sur toute la France. Au global Altesse emploie 360 personnes.
L’OHB : Quel est l’enjeu pour l’avenir ?
Q. LE GALLO : Faire perdurer notre savoir-faire français, notre créativité, la qualité de nos bijoux et le transmettre aux nouvelles générations. Ce savoir-faire assure des emplois et fait partie du patrimoine vivant français. Mais nous devons aussi continuer à faire évoluer nos technologies et à œuvrer en faveur du développement durable, comme nous le faisons déjà avec le traitement des eaux usées, le recyclage des métaux, le contrôle qualité étape par étape pour éviter le gaspillage. C.N.
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