Spécialiste de la fonte à cire perdue, l’entreprise étoffe ses propositions et nourrit de nouveaux projets pour l’avenir. Explications avec Charles Laurent, son gérant.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Pouvez-vous nous présenter AFLYC ?
CHARLES LAURENT : AFLYC pour Atelier de Fonderie Lyon et Création. L’entreprise a été créée il y a tout juste 30 ans par mon père et je l’ai reprise en gérance il y a sept ans. Installée dans le centre de Lyon, elle est spécialisée dans la fonte à cire perdue de pièces uniques, en petites séries ou encore en moyennes séries.
L’OHB : Qu’est-ce qui vous amène aujourd’hui à communiquer ?
C. LAURENT : Je souhaite informer nos clients et ceux qui ne le sont pas encore que nous sommes désormais équipés pour proposer nos services de fonte également pour le métal platine… En plus de tous les ors et de l’argent. Aujourd’hui il y a peu d’ateliers de fonte qui travaillent le platine alors qu’il existe une demande importante.
L’OHB : Quelles sont les spécificités liées à la fonte du platine ?
C. LAURENT : C’est un métal très compliqué à travailler. Les températures de fusion sont particulièrement élevées : 1 800 °C pour le platine contre 1 100 °C pour l’or. Et les propriétés ne sont pas les mêmes. En fait, il faut revoir et adapter l’ensemble du processus. Mais heureusement je travaille avec un fondeur qui a 30 ans de métier et qui sait trouver les bonnes recettes. D’ailleurs les premiers échos de nos clients sont très positifs.
L’OHB : La demande pour la fonte de platine a-t-elle augmenté ?
C. LAURENT : Je ne sais pas vraiment si elle a augmenté mais elle est importante. Le platine est un métal qui a de réels atouts. Sa couleur est stable, contrairement à l’or blanc. Il a une belle densité. Et aujourd’hui, alors que le prix de l’or a explosé, celui du platine se maintient.
L’OHB : Quelle est votre palette de services sur la fonte ? Qu’est-ce qui vous différencie ?
C. LAURENT : La force d’AFLYC est de pouvoir proposer un service complet sur la fonte à cire perdue. À partir d’un croquis nous réalisons un dessin qui permet d’établir un devis. Puis le dessin donne lieu à une impression en 3 D, qui est ellemême suivie d’une opération de fonte avec, in fine, la réalisation des pièces brutes.
Tout le processus est intégré à l’exception de la première étape qui permet de passer du croquis au dessin et qui est réalisée par un dessinateur extérieur partenaire d’AFLYC. Ensuite toutes les autres étapes ont lieu dans notre atelier. En nous lançant, il y a plus de dix ans déjà, dans la CAO et en nous équipant d’une imprimante 3D, nous faisions partie des précurseurs.
Aujourd’hui nous avons le modèle de machine Project 2 500 qui offre une excellente qualité d’impression avec une capacité de traitement quasi illimitée.
L’OHB : Vous proposez aussi des pièces à partir de moules en caoutchouc déjà existants…
C. LAURENT : En effet. AFLYC dispose d’une collection de près de 15 000 moules en caoutchouc avec l’ensemble des basiques de la bijouterie. À une certaine époque, cette activité autour de moules était très importante car les commandes des magasins étaient importantes.
Aujourd’hui les choses ont changé, les séries ne sont plus dans l’air du temps. Ce qui est demandé c’est de la pièce unique. Il est vrai que le coût du métal n’incite pas à avoir des stocks !
L’OHB : Comment se répartit aujourd’hui votre activité ?
C. LAURENT : L’essentiel de notre activité, entre 60 % et 70 %, se fait avec la CAO. Nous réalisons surtout les étapes d’impression et de fonte à partir des fichiers que nous envoient les clients.
Mais, comme je l’expliquais précédemment, nous avons la possibilité de prendre en charge l’étape de dessin. Par ailleurs, à côté de la CAO, il y a l’activité avec nos moules que je souhaite relancer.
L’OHB : Comment envisagez-vous de relancer cette activité autour des moules ?
C. LAURENT : Il faut redonner accès aux références dont nous disposons. Pour cela il faut recréer un site internet professionnel sur lequel nos références seront présentées et pourront être commandées facilement.
C’est un chantier que nous avons en projet pour le moyen terme. Mais avant nous avons programmé un renouvellement d’une partie de notre parc de machines.
L’OHB : Quels sont vos autres projets pour l’avenir ?
C. LAURENT : Continuer à faire ce que nous faisons déjà mais en montant en puissance J’estime que nous sommes à 50 % de nos capacités. Nous pouvons donc absorber des quantités bien supérieures à celles qui sont les nôtres aujourd’hui. AFLYC a assurément un important potentiel de développement. C.N.
Contact : AFLYC
Tél : 04 72 00 28 58
aflyc@free.fr