Agile et réactive, l’entreprise spécialiste du développement en 3D et de la fabrication joaillière adapte régulièrement ses activités pour coller aux attentes des professionnels. Son fondateur et dirigeant, Jean Danielian, fait le point sur les récentes évolutions de TGN 409 et appelle ses confrères à ne pas subir.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : La refonte de votre site internet s’accompagne de certains ajustements dans vos activités : d’un côté vous poussez la fabrication sur-mesure, de l’autre vous supprimez votre catalogue en ligne. Pourquoi cette suppression alors que vous annoncez plus de 700 références disponibles ?
JEAN DANIELIAN : J’ai voulu tenter la distribution via le réseau des détaillants en m’appuyant sur des outils modernes, mais la réticence au changement est bien ancrée. Le bilan est désastreux, surtout sur un plan humain, pour les commerciaux que j’ai envoyés sur la route. J’y mets donc un terme définitif.
L’OHB : En revanche vous misez sur la fabrication sur-mesure. Comment percevez-vous l’évolution de ce marché ?
J. DANIELIAN : Il est tout à fait porteur. Pour cette partie, les bijoutiers sont souvent sans solution, ce qui les pousse à refuser des commandes. J’ai, ici, pour objectif de doubler notre volume d’activité avant la fin 2024. Nos clients actuels nous disent réaliser en moyenne 20 % de leur chiffre d’affaires avec des pièces de commande ou de transformation. Après avoir calculé les divers coûts de fabrication et pris en compte les déplacements, ils jugent tous pertinents de nous confier leurs projets.
L’OHB : Quels sont les avantages à travailler avec TGN ?
J. DANIELIAN : En premier lieu, nous centralisons toutes les étapes de la fabrication. C’est un vrai confort pour le client qui n’a plus besoin de courir pour réaliser une pièce. Une cliente m’a dit dernièrement «Avec vous on n’a plus qu’à mettre le bijou dans un écrin». Ensuite, il y a la qualité et la variété de notre prestation. Et surtout, il y a nos délais : le temps moyen entre la commande et la livraison est de 10 à 12 jours ouvrés.
L’OHB : Comment vous positionnez-vous en termes de tarification ?
J. DANIELIAN : De la manière la plus juste si on prend en considération le service que nous apportons et la mécanique développée pour le fournir. Mais il y aura toujours ceux qui veulent réserver une suite dans un palace au prix d’un hôtel de première catégorie !
L’OHB : Votre développement devrait être d’autant plus soutenu que la plupart des ateliers indépendants sont maintenant réquisitionnés par les marques de joaillerie…
J. DANIELIAN : Oui, cela nous aide. Des places sont laissées vacantes et c’est un vrai problème pour les bijoutiers qui n’ont malheureusement pas anticipé ce bouleversement de la profession.
L’OHB : Cette situation aurait-elle pu être évitée ?
J. DANIELIAN : Oui. Il leur aurait fallu porter un peu plus d’attention aux fabricants et à leurs commerciaux… et cesser de les maltraiter. Cela aurait évité que ceux-ci ne se tournent vers la Place Vendôme, où les grandes maisons leur offrent un potentiel de travail intéressant. Beaucoup de détaillants n’ont pas compris qu’il existe une interdépendance entre toutes les strates de la fabrication et de la distribution.
Laissez mourir ceux qui vous sont utiles et allez ensuite pleurer sur leur tombe : je n’ai jamais compris cette philosophie. Mais il est encore temps d’agir. Nous, à Lyon, nous avons des fournisseurs que nous soutenons coûte que coûte. Au-delà de notre intérêt personnel, c’est notre devoir de collègues tout simplement. De la même manière, nous devons nous impliquer dans la formation.
L’OHB : Comment envisagez-vous cette implication dans la formation ?
J. DANIELIAN : En soutenant les projets d’écoles de la joaillerie initiés par l’UFBJOP. Christophe Gautier, qui en est le représentant local, a récemment organisé une réunion d’informations interprofessionnelle. Les échanges ont été très intéressants au point de déclencher chez nous, professionnels, l’envie de nous impliquer dans ce projet.
L’OHB : Auriez-vous conclu des accords avec l’UFBJOP ?
J. DANIELIAN : Non, pas du tout. Mais l’idée a été discutée avec mes confrères au lendemain de la réunion. Nous devons nous unir autour de Christophe Gautier pour la construire avec intelligence et la proposer lors d’une prochaine rencontre. Lyon est le plus important bassin d’emplois français de la sous-traitance en joaillerie, tout le monde le sait… même si certains ont du mal à le reconnaître.
Nous savons qu’il est possible d’apporter un regard nouveau sur les méthodes d’enseignement puisque nous les pratiquons déjà en interne. Ceci sera au bénéfice de l’ensemble de la profession. C’est l’excellence française et notre expertise que nous devons défendre et promouvoir en partageant nos expériences communes.
L’OHB : Quel sera votre mot de la fin ?
J. DANIELIAN : Nous serons présents sur le prochain salon Fashion Paris qui aura lieu du 2 au 4 mars. Venez nous y rencontrer. Nous avons la prétention de pouvoir améliorer votre quotidien professionnel. C.N.
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