La Chambre de commerce et d’industrie de Paris lance un programme intitulé « Dispositif de soutien à la transmission de PME/TPE des métiers d’art, du luxe et du patrimoine ». Son objectif est d’optimiser la reprise-transmission dans un secteur où les entreprises se distinguent notamment par un haut niveau de savoir-faire.
L’Officiel de l’Horlogerie & Bijouterie : Pourquoi cet engagement en faveur des métiers d’art, du luxe et du patrimoine ?
Branka Berthoumieux : En Ile-de-France, ce secteur regroupe plus de 5000 entreprises dont 4000 TPE/PME. Dans les années à venir, nombre de leurs dirigeants vont se retrouver à la retraite. Il est important d’accompagner leur départ. Rappelons également que le secteur représente plus de 30 000 emplois. Sauvegarder ces entreprises, c’est préserver leurs emplois, mais c’est aussi pérenniser des compétences souvent exceptionnelles ; c’est notre plus grand challenge.
L’OHB : La transmission est-elle plus difficile dans ce secteur d’activité ?
B. Berthoumieux : Oui, car il s’agit souvent de « métiers passion » où l’on observe un attachement quasi-affectif entre l’entreprise et son dirigeant. Par ailleurs, la valorisation de ces entreprises est délicate car comment valoriser cet aspect « immatériel » que représente un savoir-faire rare ? C’est également un domaine où là plus qu’ailleurs, il est important de trouver des repreneurs qualifiés, capable de conjuguer la passion que ces métiers exigent et une vision du développement qui parte du savoir-faire de l’entreprise
L’OHB : Comment s’articule ce dispositif d’accompagnement ?
B. Berthoumieux : L’accompagnement s’opère en 2 étapes successives : _ la première est consacrée à la sensibilisation (visite de l’entreprise par un conseiller de la CCIP), à la préparation de la transmission (via un diagnostic) et à une estimation de sa valeur. Cette première étape est gratuite. _la seconde consiste dans la recherche ciblée d’un repreneur, à l’aide d’un dossier de présentation de l’entreprise. Cette prestation est facturée 600 euros HT.
L’OHB : Quels critères d’éligibilité pour l’entreprise cédante ?
B. Berthoumieux : L’entreprise doit être implantée à Paris ou en petite couronne (75, 92, 93, 94). Elle doit employer 3 salariés ou plus, cédant compris. Elle doit enfin mettre en œuvre un savoir-faire rare ou relever de la nomenclature des métiers d’art, ou encore travailler pour des Maisons de luxe ou des architectes. A noter que les établissements bénéficiant du label EPV (Entreprises du Patrimoine Vivant), ont également accès au dispositif.
L’OHB : Quel intérêt de reprendre une entreprise dans un secteur où l’on observe quelquefois de faibles rentabilités ?
B. Berthoumieux : Pour le repreneur, c’est une chance de capitaliser sur une expérience d’entreprise, sur sa clientèle, sa notoriété et souvent son patrimoine économique, en termes d’outillages et d’archives. C’est aussi, dans beaucoup de cas, une perspective d’accès à des marchés inexploités à l’exportation.
L’OHB : Comment caractériseriez-vous le marché de la reprise d’entreprise dans son ensemble ?
B. Berthoumieux : Ce sont des marchés complexes avec un déséquilibre entre l’offre et la demande. Il y a presque toujours plus de repreneurs que de cédants. Le secteur des métiers d’art, du luxe et du patrimoine se présente comme une exception. Nous avons pour objectif d’accompagner 50 cédants et à cet égard, nous serions heureux d’y compter des professionnels de l’horlogerie et de la bijouterie.
Contact : CCIP -Branka Berthoumieux : Service reprise-transmission PME/TPE
Tél : 01 55 65 39 12 –Email : bberthoumieux@ccip.fr