Le fabricant français poursuit sa stratégie de reconquête du marché en misant sur la qualité de ses bijoux. Directeur général d’Altesse, Quentin Le Gallo explique l’enjeu que représente la relance du label GL.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Vous avez invité fin juin une centaine de bijoutiers en Ardèche, dans votre usine de fabrication, afin de leur présenter vos nouvelles collections. Pourquoi les avoir fait venir sur site ?
QUENTIN LE GALLO : Altesse est un groupe centenaire qui fabrique ses bijoux en France. Accueillir les bijoutiers sur notre site de production qui emploie 200 personnes est une façon de leur faire toucher du doigt notre histoire et mieux percevoir tout ce qu’il y a derrière nos bijoux, que ce soit le côté humain, industriel, régional… C’est une façon de leur montrer que nos bijoux ont du sens et que nous avons un réel engagement vis-à-vis de la filière. Car nous voulons contribuer à maintenir en France une filière de qualité.
L’OHB : Concrètement, comment se traduit cet engagement ?
Q. LE GALLO : Nous devons permettre aux bijoutiers de proposer des bijoux Made in France de qualité à des prix accessibles. Dans cet esprit nous travaillons à la relance de notre gamme de bijoux génériques GL, qui constitue d’ailleurs les fondements même de l’entreprise. Nous reprenons les classiques de la bijouterie en les modernisant juste ce qu’il faut. Ce sont des bijoux qui ont pour vocation de durer grâce à la fois à leur design intemporel et à leur qualité. Leurs finitions sont travaillées dans les moindres détails et dépassent les standards de notre marché. Ainsi nous avons des placages sans aucune impureté avec un bel effet miroir et une couleur d’or parfaite mais aussi des tréfilages d’une grande finesse ou encore des sertissages bien ajourés pour optimiser les jeux de lumière sur les pierres. Nous voulons qu’une personne qui achète un bijou GL aujourd’hui puisse continuer à le porter avec plaisir dans 15 ou 20 ans. La qualité d’exécution de notre travail est liée à notre savoir-faire plus que centenaire mais aussi à la modernisation de nos outils et processus.
L’OHB : Où en êtes-vous aujourd’hui dans la relance de ce label GL ?
Q. LE GALLO : GL propose actuellement près de 1300 pièces, allant du chaînage à la bague en serti clos ou avec des griffes, en passant par le simple jonc ou l’arbre de vie… En ce moment, nous étoffons particulièrement notre gamme de chevalières et d’alliances et nous préparons de nombreuses et belles nouveautés pour la fin de l’année. Je vous rappelle que tous les bijoux GL sont en argent 925 platiné ou en plaqué or 3 ou 5 microns, avec une gamme de prix de vente conseillé se situant entre 30 et 150 euros. Nous allons continuer d’étoffer nos gammes et, d’ici fin 2023, GL devrait pouvoir proposer près de 2000 pièces différentes. L’objectif est que les bijoutiers s’approprient notre offre et promeuvent la qualité française auprès de leurs clients. GL a l’ambition de redevenir le leader des bijoux génériques en plaqué or et en argent… et même le fer de lance de la qualité française dans la bijouterie fantaisie. Au-delà, l’enjeu est de permettre le maintien dans notre pays d’une filière qualitative, allant de la production à la distribution. Nous ne voulons pas basculer dans une industrie du vite-consommé-vite-jeté, comme c’est le cas désormais dans certaines filières, notamment textile.
L’OHB : Altesse a aussi lancé en 2020 la marque Saunier. Y a-t-il des nouveautés à attendre ?
Q. LE GALLO : Saunier propose des bijoux classiques en les mettant au goût du jour. À côté des collections permanentes, la marque en propose une saisonnière autour d’une thématique, centrée cet été sur la céramique. L’idée est de plonger dans un univers et une esthétique. Avec Saunier, nous sommes en train de construire une marque qui a du sens.
L’OHB : Quelles sont, pour Saunier et pour votre marque Les Georgettes, vos ambitions auprès du réseau des bijoutiers ?
Q. LE GALLO : Concernant Saunier nous travaillons actuellement avec environ 450 bijoutiers et nous allons porter ce chiffre à 600 d’ici la fin d’année. Concernant les Georgettes, le succès n’est plus à démontrer puisque c’est aujourd’hui, en volume, la troisième marque de bijouterie fantaisie en France. Nos bijoux sont vendus dans près de 800 bijouteries et corners de grands magasins et nous avons une dizaine de points de vente en propre dont un tout récent dans la gare Montparnasse. Pour la fin d’année, nous préparons un important plan de communication pour cette marque qui a su fédérer autour d’elle une vraie communauté de fans.
L’OHB : Comment appréhendez-vous la fin de l’année ?
Q. LE GALLO : Nous avons clairement une carte à jouer. En tant que fabricant français, nous échappons aux risques de rupture de stock liés à des arrêts de production ou encore à des problèmes logistiques. Nous allons devoir bien anticiper cette période clé de l’année pour tirer notre épingle du jeu. Mais ce sera un moment clé pour nous faire davantage connaître.
L’OHB : Au-delà de l’année 2022, quels sont les enjeux pour Altesse ?
Q. LE GALLO : L’entreprise est à une étape charnière. Ayant investi dans un outil de production et une structure industrielle d’excellence, elle doit intégrer ces nouveaux processus sans rien perdre de son âme artisanale, garant de la qualité de ses bijoux. C’est un défi et nous sommes en train de le relever. Le nouvel équipement permet d’impliquer et de responsabiliser davantage encore nos équipes dans le processus de production en leur permettant d’analyser leurs performances et de réfléchir à des améliorations. De quoi renforcer encore la maîtrise que nous avons sur la qualité de nos bijoux. C.N.