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En moins de trente ans, Jean-Louis Maier a fait sienne la capitale des Gaules, en devenant l’incontournable horloger joaillier de la place lyonnaise, avec pas moins de douze boutiques. Gros plan sur cette success story.

Depuis près de trente ans, l’horloge du succès de Jean- Louis Maier n’a eu de cesse de tourner, et le dirigeant-fondateur de la maison Maier a réussi, à son rythme, à créer un petit empire de l’horlogerie-joaillerie à Lyon. Un mouvement presque perpétuel qui en fait aujourd’hui le plus important revendeur de province avec un actif de douze boutiques toutes situées au coeur du carré d’or des enseignes de luxe lyonnaises.

Une démultiplication du nombre de boutiques

Parmi celles-ci, on retrouve ses trois multimarques : Maier Horloger, Maier Joaillier – il a sa propre gamme de joaillerie – et Maier Vintage, auxquels s’ajoutent ses boutiques Rolex, Breitling, TAG Heuer, Jaeger-LeCoultre, Fred, Panerai, Poiray, Pomellato et la dernière née Tudor.

Une constellation de points de vente qui épouse les courbes d’un marché de l’horlogerie- joaillerie avec lesquelles Jean-Louis Maier a su évoluer au gré des époques.

 

« Le premier marché des joailliers et des horlogers ce sont les fiançailles, il est d’usage que la famille de la mariée offre une belle montre au fiancé et que celui-ci offre une bague de fiançailles avec un beau diamant. Il était donc logique que nous répondions à la demande », souligne le dirigeant dont le groupe réaliserait 25 % de son activité de joaillier sur ce créneau.

Ce volume de ventes en ferait, selon lui, le premier joaillier haut de gamme d’Auvergne-Rhône-Alpes. « Avec Maier Joaillier, nous avons une boutique multimarques dans laquelle nous proposons aussi une collection très large sous notre propre marque.

 

Des bagues, des bracelets, des pendentifs imaginés et dessinés par notre équipe et réalisés par des sous-traitants partenaires souvent locaux.

Nous répondons ainsi aux demandes de nos clients avec beaucoup de réactivité. En plus, notre expérience en joaillerie et en gemmologie, notre réputation ainsi que notre capacité à offrir un service de qualité nous permettent d’avoir accès à de très beaux diamants et de pouvoir ainsi exaucer le rêve de nombreux clients. »

Détenue majoritairement par la famille Maier (BNP Paribas Développement et Carvest sont entrés au capital en 2022 et Garibaldi Participations y est depuis 2016), la maison Maier devrait sans doute encore évoluer à l’avenir. Son dirigeant aujourd’hui âgé de 70 ans, qui laisse peu à peu les rênes à ses trois enfants : Laura, Arthur et Margaux, est clair : « on ne s’interdit rien ». De quoi laisser imaginer de nouveaux développements de boutiques entre Rhône et Saône ou pourquoi pas dans d’autres métropoles où Maier pourrait décliner un modèle qui a fait ses preuves.

Un atelier horloger éminemment stratégique

En 2023, ce modèle aurait permis au groupe lyonnais de générer 50 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 80 salariés dont 14 au sein de son atelier horloger. Chaque écrin de la maison est pensé en collaboration étroite avec les marques qui ont décidé de confier la distribution de leurs gammes au groupe lyonnais.

« Elles nous ont choisi car elles estiment que notre connaissance des codes du luxe et notre savoir-faire garantissent le rayonnement de leur marque à Lyon ». Venu à l’origine du prêt à porter féminin haut de gamme, celui qui a été directeur commercial des montres Citizen avant de créer sa première boutique, baptisée « Arthur la compagnie des montres » et spécialisée dans les montres mainstream, s’est invité dans l’univers du haut de gamme en 1998.

 

Il a alors créé Maier Horlogerie sans aucune certitude à une époque « où personne ne m’attendait ». De vieilles maisons lyonnaises se partageaient alors le marché et cela depuis plusieurs générations. « Je suis entré en quelque sorte en compétition », confie aujourd’hui l’entrepreneur qui a pris le risque de jouer les trublions sur un marché très conservateur. « J’ai parié sur une boutique, un emplacement, puis il a fallu convaincre les marques, inspirer la confiance, faire ses preuves, apporter un regard neuf », explique-t-il. « Ma chance, peut-être, c’était de venir d’ailleurs, sans a priori, d’être un nouveau venu dans un marché qui était un peu endormi ».

Un nouveau venu qui s’est fait un nom, un prénom, au point d’être devenu une personnalité lyonnaise

Grâce à une omniprésence dans tous les événements lyonnais mondains et à d’importants investissements publicitaires et en communication. Mais ce travail de visibilité s’accompagne aussi d’un travail de structuration interne en coulisses « pour devenir des distributeurs qualifiés, compétents, capables d’attirer dans notre atelier des profils rares.

En effet nous n’avons jamais perdu de vue que c’est dans notre atelier que nous générons notre meilleure publicité. » Eminemment stratégique pour la maison, cet atelier est une des clés de voute de sa réussite.

« Les quatorze horlogers présents dans notre atelier sont dépositaires d’un réel savoir- faire et d’une grande expérience, ce qui nous permet d’offrir à nos clients un service de qualité et d’être reconnus par les plus grandes marques d’horlogerie. » Structuré, doté de talents expérimentés, « souvent très difficiles à attirer », cet atelier lui permet aujourd’hui d’imaginer encore de belles perspectives pour l’avenir.

Un avenir où il lui faudra sans doute – il s’y prépare – composer avec de l’intelligence artificielle, de nouvelles technologies, qui feront l’horlogerie- joaillerie de demain.
E.R.