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Cette année les grandes maisons mettent les bijoux transformables à l’honneur dans leurs nouvelles collections.

La haute joaillerie, qui possède l’art de l’extraordinaire, de la magie et de la transformation, réussit en un clin d’œil à multiplier les combinaisons de bijoux, osant plusieurs portés en un. Les diadèmes se métamorphosent en colliers, les broches se piquent dans les cheveux, les boutons agrémentent les cols, les manches, les coiffures au gré des créations virtuoses.

Dans un tourbillon de diamants, les bijoux de tête, ces pièces emblématiques des 19e et 20e siècle, ont envahi les collections de haute joaillerie. Ces bijoux du passé, revisités à l’aune du 21e siècle, font désormais sensation auprès des clientes du Moyen Orient et de l’Asie orientale qui les adorent.

Diadèmes, peignes, barrettes ou motifs extravagants qui se posent derrière l’oreille, assurent un port de reine et Chaumet, qui règne en maître dans ce domaine depuis presque trois siècles, a réussi une magnifique démonstration de son art avec des créations de tête version 2024.

Les barrettes agrémentent une coiffure, mais se portent également en broche, les chimères de 1901, inspirées des dessins d’archives se transforment en plumes fuselées, portées dans les cheveux ou modulables en paires de broches. La versatilité qui caractérise la collection « Un air de Chaumet » illustre la maestria du joaillier, passé grand maître dans l’art de l’ornement de tête.

Dans la même veine, Cartier n’a pas hésité à réaliser une pièce absolument renversante. Un collier aux motifs géométriques soulignés de diamants et de saphirs, se révèle souple sur un décolleté, et rigide une fois retourné et porté en diadème. En pivotant sur lui-même la cambrure du collier s’inverse et le plastron se métamorphose en un diadème couronné d’un saphir de Ceylan de 29,16 carats.

Chez Dior Victoire de Castellane, qui a dédié sa collection de haute joaillerie « Dior Délicat » à la finesse des étoffes chères à Monsieur Dior, transforme elle aussi les colliers en diadèmes. Dans un exercice de haute voltige, elle célèbre avec élégance l’union de la tradition et de l’innovation créative, empruntant à la délicatesse des broderies leurs motifs arachnéens pour composer une collection où chaque pièce évoque le savoir-faire des petites mains des ateliers.

Les lignes s’enchaînent sans jamais se ressembler, dans une profusion de gemmes de tailles et de couleurs variées qui illustrent la finesse et la légèreté de la dentelle dans un jeu de transparence. Pour Claire Choisne, la directrice artistique de Boucheron, l’ingéniosité et l’art de la métamorphose appartiennent à l’histoire de Boucheron qu’elle continue à écrire sans jamais s’éloigner de ses principes de base.

Dans la collection « The Power of Couture », elle revisite à travers la couture l’héritage de Frédéric Boucheron. Médailles, boutons, broderies, aiguillettes, détournés de leur fonction première, sont métamorphosés par l’emploi virtuose du cristal de roche et des diamants.

Les ornements d’or, de diamants et de cristal de roche empruntés pour l’occasion aux militaires, se transforment en broches ou en bijoux de cheveux, tandis qu’une tiare-fougère de diamants multiplie les portés aux épaules, à la taille ou sur le revers d’une veste. Chaque bijou réalisé se déconstruit pour se porter différemment au gré des envies.

Les épaulettes ourlées de diamants qui élargissent une impressionnante silhouette, s’adaptent en manchettes, tandis que le col montant inspiré d’une tiare 1900 se décompose en plastron, ras du cou et résille de dentelle. Par leur polyvalence, les créations de haute joaillerie repoussent les limites, à la recherche de nouvelles techniques au service de l’esthétique, pour offrir plusieurs déclinaisons et faire perdurer le plaisir de les porter. N.K.