Le fabricant français de bijoux mise sur le développement de son offre et sur la qualité de ses bijoux pour poursuivre son développement. Le point avec son directeur général, Quentin Le Gallo mais aussi avec trois responsables d’une fonction clé du process de création et de production.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Que représente la notion de qualité chez GL Bijoux ?
QUENTIN LE GALLO: C’est un point déterminant dans notre stratégie et notre organisation. La qualité c’est ce qui permet de ne pas décevoir le consommateur. En effet les bijouteries en France sont perçues par les clients comme un gage de confiance et de qualité.
Mais j’irai plus loin : la qualité est une nécessité pour l’ensemble de la filière si celle-ci veut pouvoir répondre aux attentes des clients et conserver de belles relations avec eux. Un client mécontent est un client perdu… ou un client qui ne s’intéresse plus qu’au prix. Pour que la filière reste attractive, elle doit proposer des beaux produits, de bonne qualité et à des prix justes.
L’OHB : Fort de cette ligne de conduite, quelles sont les spécificités de votre offre ?
Q. LE GALLO : Comme vous le savez GL Bijoux est désormais organisé autour de deux marques/labels : GL et Saunier avec pour chacune une création qui se veut différenciante sur le marché. Le label GL, qui est à l’origine de notre maison, propose les incontournables de la bijouterie en offre générique qui met en avant le sens du détail et la qualité à des prix accessibles. Et la marque Saunier, créée il y deux ans, propose des bijoux intemporels avec un design contemporain.
L’OHB : Quelles sont, chez GL, les nouveautés programmées pour la seconde partie de l’année ?
Q. LE GALLO : Nous avons redynamisé GL au cours des deux dernières années et nous avons quasiment doublé la taille de son catalogue avec près de 2000 références fin 2023. Dans ce cadre, la ligne « Éclat », d’inspiration joaillière, se distinguera particulièrement avec de nouvelles pièces ornées de jolies pierres de couleurs serties à la main. Par ailleurs la ligne « Étoile » offrira aussi d’intéressantes nouveautés autour des médailles.
L’OHB : Même question pour Saunier : quelles sont les nouveautés prévues ?
Q. LE GALLO : Très à l’écoute des nouvelles tendances, Saunier intègre dans son processus de développement l’avis d’un panel d’influenceuses pour répondre aux attentes du marché. Pour cette année nous sommes particulièrement fiers de nos nouveautés dans les collections « Brise » et « Zéphyr ». Reprenant les codes joailliers, ces bijoux s’appuient sur d’intéressants jeux de lumière sur le métal.
Par ailleurs, comme pour chaque saison, nous développons une thématique spécifique inspirée d’un univers extérieur à la joaillerie. Pour cette nouvelle saison hivernale, il s’agit du cordage qui invite à un traitement particulier des matières. Comme vous le voyez Saunier mûrit et s’affirme.
L’OHB : Quel est l’enjeu désormais pour GL Bijoux ?
Q. LE GALLO: Nous développons progressivement mais sûrement notre offre et notre réseau de distribution auprès des détaillants grâce une force de vente dédiée pour GL et Saunier. L’objectif est que l’ensemble des bijoutiers découvrent Saunier et redécouvrent GL qui, comme je vous le disais, retrouve une dynamique forte avec un vrai travail de création, une qualité dans les plus hauts standards, un positionnement cohérent et une tarification juste et raisonnable. C.N.
Entretien avec LAURENCE BOURG, responsable qualité
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Depuis combien de temps êtes-vous chez GL BIJOUX et en quoi consiste votre travail ?
LAURENCE BOURG : Je suis entrée dans la société il y a 34 ans et je suis aujourd’hui responsable de la qualité. Je m’assure de la qualité des produits au regard du cahier des charges du client mais aussi du respect des bonnes pratiques relatives à la qualité au sein de l’entreprise.
L’OHB : Comment ont évolué les critères de jugement de la qualité au fil des ans ?
L. BOURG : Les critères dépendent surtout des attentes des clients. Ce qui a surtout évolué ce sont les normes Reach, sur la réglementation autour de l’utilisation de certaines matières premières nocives. Par exemple, le cadmium a dû être remplacé dans les alliages.
L’OHB : Concrètement comment travaillez-vous ?
L. BOURG : Nous avons une organisation très structurée aujourd’hui. Nous avons cinq managers de production en charge chacun de la qualité d’une partie du process de fabrication (galvanoplastie, assemblage, finition…). Je travaille beaucoup avec eux. Et quand il y a un problème, ensemble, nous trouvons des solutions.
Entretien avec PAUL NILLES, responsable de collections
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Depuis combien de temps êtes-vous chez GL BIJOUX et en quoi consiste votre travail ?
PAUL NILLES : J’ai intégré la société en 2017 en tant que chef de produit et aujourd’hui j’encadre le développement des collections pour les labels GL et Saunier. Je travaille aussi bien avec notre studio de création qu’avec le développement produit.
L’OHB : Saunier et GL sont-ils travaillés différemment ?
P. NILLES : En effet. Saunier est dans l’innovation et se nourrit des codes des métiers d’art qui nous inspirent notamment des effets de matières. Il y a un gros travail de veille et de recherche de tendances nouvelles. L’approche GL est différente puisque nous cherchons à répondre aux besoins des bijoutiers, ce qui implique une forte écoute du terrain. Il y a certes de la créativité mais aussi des codes plus classiques.
L’OHB : Comment sont intégrées les notions de qualité dans la création ?
P . NILLES : Notre force est d’avoir internalisé tout le process, de la conception à la mise sur le marché. Les notions de qualité (esthétique, résistance…) sont donc intégrées dès les premières ébauches, ce qui permet d’optimiser la construction des pièces en limitant d’éventuelles problématiques.
Cela concerne aussi bien des sujets de soudures, de solidité ou de sertissage des pierres. En outre, ayant nos propres usines de production en Ardèche et en Thaïlande, on peut échanger avec les bureaux industriels dès le début et tout au long du process pour anticiper et résoudre les difficultés.
Nous avons d’ailleurs mis en place des étapes de validation régulières tout au long du processus de développement. Grâce à cette vigilance continue, nos produits ont un niveau de qualité qui s’approche des codes de la joaillerie… d’ailleurs un certain nombre d’étapes sont réalisées manuellement, comme le sertissage et l’avivage.
Entretien avec JEREMIE ESTIVALET, directeur des opérations et directeur associé
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Depuis combien de temps êtes-vous chez GL BIJOUX et en quoi consiste votre travail?
JEREMIE ESTIVALET : J’ai rejoint la société il y a neuf ans après une première partie de carrière dans l’automobile comme ingénieur. J’y dirige les ateliers de fabrication et à ce titre j’ai travaillé sur la réorganisation des opérations. L’objectif était de passer d’un mode artisanal et empirique, avec une maitrise des couts et de la qualité aléatoires, à une démarche d’excellence industrielle basée sur la formalisation des métiers et la rationalisation des process.
L’OHB : Concrètement, quels sont les points clés de cette réorganisation ?
J. ESTIVALET : Nous avons changé de structure managériale et placé, au niveau de chaque ilot du process, des managers de proximité qui pilotent 15 à 20 personnes. Ces managers ont vocation à favoriser un dialogue continu au sein de la production mais aussi avec les autres entités de l’entreprise (R&D, création, terrain…).
Nous avons aussi créé de cellules inter-managériales pour développer les échanges. Alors qu’auparavant les fonctions étaient très cloisonnées, elles sont aujourd’hui dans une dynamique de coopération. Mais l’autre point clé de la réorganisation est d’avoir introduit de la mesure avec des indicateurs situé à différents niveaux, ce qui permet de contrôler et de suivre dans le temps les ratios importants.
L’OHB : Quels sont les nouveaux enjeux dans le domaine opérationnel ?
J. ESTIVALET : Il faut désormais que toutes ces évolutions soient pleinement assimilées par les équipes. Nous travaillons aujourd’hui sur la dimension humaine et notamment sur l’accompagnement des managers. Il faut faire évoluer les pratiques et dans ce cadre je milite sur « le droit d’essayer et de se tromper ».
C’est comme cela qu’on pourra continuer d’avancer. Sachant que nous avons aussi beaucoup développé la polyvalence, il faut accepter qu’une personne soit meilleure dans certains domaines que dans d’autres. Il est important de créer une osmose entre les parties encadrantes et les opérateurs.
Contact: GL Bijoux
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