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Incarnant l’engagement mutuel des deux époux lors de la cérémonie, l’échange de bagues est un rituel très ancien datant de l’Antiquité. Si les styles et les matériaux ont évolué au cours des siècles, les alliances demeurent la composante essentielle de tout mariage.

Symboles de l’union entre deux personnes et de leur engagement mutuel, les alliances et les bagues de fiançailles font partie des rituels indispensables de tout mariage, qu’il soit civil ou religieux.

Leur choix constitue une étape cruciale dans la préparation de la cérémonie, faisant l’objet de toutes les attentions de la part des futurs mariés et représentant souvent une part importante du budget total de l’événement. Mais d’où vient la tradition de l’échange de bagues entre futurs époux ?

Une tradition depuis l’Antiquité

Selon les historiens, le rituel d’échange de bagues entre futurs mariés remonterait à l’Antiquité. Dans l’Égypte ancienne, la forme circulaire des anneaux, fabriqués à partir de roseaux ou de joncs, était considérée comme un symbole d’éternité et d’infini.

À l’époque romaine, les anneaux servaient à officialiser l’union entre deux personnes et avaient valeur de contrat de mariage. Le futur marié offrait deux anneaux en forme de nœud qui incarnaient le lien entre les deux époux. Les alliances font ensuite leur apparition dans les mariages chrétiens au cours du IXe siècle.

 

La tradition de porter l’alliance à l’annulaire gauche serait due à la croyance qu’une veine traversant ce doigt, appelée « vena amoris », la veine de l’amour, était directement reliée au cœur. On sait aujourd’hui que cette croyance est fausse mais le rituel est resté, même s’il n’est pas appliqué partout de la même manière.

En France, l’anneau est porté à l’annulaire droit jusqu’à la fin du XVIe siècle avant de se retrouver définitivement porté à la main gauche. Dans certains pays, notamment ceux de tradition orthodoxe ou protestante, parmi lesquels l’Allemagne, la Russie, la Grèce, le Royaume-Uni, les alliances se portent à l’annulaire droit.

Du roseau à l’or et aux pierres précieuses

Si le rituel des alliances a traversé les siècles, leur forme et les matériaux utilisés ont beaucoup évolué au fil du temps. Le roseau et le jonc ont été progressivement remplacés par des matériaux moins périssables comme l’ivoire, l’os ou le cuir. Le métal fait ensuite son apparition, le fer chez les Romains, puis l’or, l’argent ou le bronze au Moyen Âge.

Il faut attendre le XIIIe siècle pour voir apparaître les premières alliances en or dans les mariages chrétiens. Elles sont alors de simples anneaux, une forme toujours appréciée de nos jours. C’est au cours du XVIIIe siècle qu’apparaissent les alliances décorées de pierres précieuses.

Le diamant sur les bagues de fiançailles

Le diamant doit quant à lui d’être devenu le symbole incontournable de l’amour grâce à une ingénieuse et très efficace campagne de publicité menée dans les années 1940 aux États-Unis par le conglomérat De Beers (voir OHB 81, p. 68). Les bagues de mariage sont aussi souvent, comme tout bijou, un marqueur de la position sociale et de la richesse des époux et elles suivent le style de leur époque.

Ainsi le XVIIIe siècle, en plus de l’apparition des pierres précieuses, voit les bagues de mariage s’affiner et gagner en élégance. Au XIXe siècle, elles évoluent sous l’influence du néoclassicisme qui règne pendant l’Empire napoléonien et du romantisme qui met à l’honneur la nature.

 

Les bagues de fiançailles se parent de camée ou prennent une forme animale, comme la bague serpent, symbole de l’attachement. Au début du XXe siècle, deux courants artistiques majeurs révolutionnent l’esthétique du bijou : l’Art nouveau, qui libère les formes et met en avant les courbes et les inspirations florales et animales ; et l’Art déco, qui marque l’apparition de modèles aux lignes graphiques.

Des années 1930 aux années 1960, la vague du rétro donne lieu à des bijoux aux formes sculpturales, souvent très volumineuses.

L’ère de la personnalisation et du sur-mesure

De nos jours, les alliances sont toujours aussi essentielles dans la cérémonie du mariage. Dans leur esthétique et les critères de choix des clients se reflètent, comme par le passé, les grands courants qui traversent la société : les futurs époux sont à la recherche d’un modèle unique, personnalisé, qui symbolise leur histoire, alors que la technologie et les outils de configuration ouvrent le champ des possibilités et rendent accessible le sur-mesure.

Autre reflet de l’époque, les clients sont de plus en plus nombreux à intégrer dans leurs critères de choix la dimension éthique et écologique.

V.H.