L’ambre doré, avec ses couleurs changeantes, du jaune citron au brun sombre, souvent couleur miel, ne laisse personne indifférent. On l’aime ou on le déteste, mais il sait déchaîner les passions. Est-ce à cause de sa couleur d’or ? De son origine végétale ? Est-ce parce qu’il sait emprisonner la vie dans ses griffes pour faire battre son coeur ? Nombre d’insectes ont été pris au piège des larmes de résine qui se sont fossilisées au fil des siècles en gardant prisonnier leurs visiteurs imprudents, comme un talisman. Oléorésine fossile, secrétée par des conifères, bien que minéralisé, l’ambre est parfois perçu comme une gemme. 20 % de sa production participe à la fabrication d’objets ornementaux, le reste est utilisé dans l’industrie. Malgré les connaissances de plus en plus précises que l’on possède sur l’ambre, son origine et le phénomène de sa transformation sont encore discutés, et cette matière reste toujours auréolée de mystère. L’ambre en a bouleversé plus d’un, à commencer par les hommes des cavernes qui l’ont porté et chéri comme une amulette précieuse. Les alchimistes qui poursuivaient le rêve de transformer le plomb en or, le choyaient comme un double inachevé de leur métal adoré. Son histoire est riche d’anecdotes et de rebondissements. Jusqu’à la Chambre d’ambre de Frédéric 1er de Prusse qui fut montée, démontée, à maintes reprises, en changeant de propriétaire au gré des pillages successifs. Cette pièce mythique déchaîne encore les passions, bien qu’elle ait disparu depuis 1945, et suscite toujours de grandes convoitises. A tel point que les chercheurs de trésors se perdent encore en conjoncture quant au lieu où elle aurait été enfouie, cachée ou protégée. De là à inspirer une histoire romanesque, et en faire un film, il n’y a qu’un pas qu’un réalisateur de talent pourra franchir. La passion que l’ambre inspire en a pris plus d’un au piège, et son aura n’est pas prête de s’éteindre.
