La SAAMP, Société d’affinage et apprêts de métaux précieux, concrétise ses projets de déploiement et propose d’accompagner les détaillants bijoutiers sur une offre de nouveaux services. Le point sur ces évolutions dans un contexte perturbant pour le marché des métaux précieux.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : En tant que spécialiste des métaux précieux, craignez-vous, du fait de la guerre russo-ukrainienne, des perturbations sur vos marchés ?
SAAMP : L’annonce de la guerre a bien sûr déclenché une flambée des prix des métaux début mars, mais le mouvement n’a pas duré. Les prix ont presque retrouvé les niveaux qui étaient les leurs avant cette guerre… et qui étaient déjà très élevés. Certes pour le palladium on peut avoir des inquiétudes car la Russie est le principal producteur de ce métal. En revanche la Russie n’est pas prédominante pour les autres métaux. Concernant l’or, la production minière dans le monde est loin d’être épuisée et en plus ce métal fait l’objet d’un fort taux de recyclage.
L’OHB : En période d’incertitude économique et géopolitique, les métaux précieux sont une valeur refuge. Sachant que vous vendez des métaux d’investissement, avec notamment une gamme de lingotins lancée en 2021, comment percevez-vous l’évolution de ce marché ?
SAAMP : En ce moment le marché est acheteur d’or. En ce qui concerne nos lingotins, ils profitent surtout, depuis leur lancement, de leur positionnement lié au label Origine France Garantie (OFG). C’est un élément distinctif fort qui plaît.
L’OHB : Les détaillants bijoutiers peuvent-ils être associés à ce marché ?
SAAMP : Absolument. Ce n’est pas le cœur de leur métier mais ils sont tout à fait fondés à vendre nos lingotins. C’est un service connexe qu’ils peuvent fournir à leurs clients désireux d’investir dans l’or. Ils sont d’ailleurs parfois sollicités. Sachant qu’ils ne peuvent pas prétendre sur ce produit aux niveaux de marge qu’ils ont sur les bijoux, nous avons prévu des contrats de vente spécifiques. Ils font la vente mais nous facturons leurs clients et leur reversons une commission d’environ 10 %. Ainsi ils rendent service à leurs clients et encaissent un complément financier sans que cela ne déstabilise leurs comptes.
L’OHB : Revenons à vos projets du moment. Vous évoquiez dans nos précédents numéros plusieurs chantiers censés se concrétiser en ce début d’année. Qu’en est-il ?
SAAMP : C’est exact. Notre déploiement devient effectif dans trois grands domaines. Le premier concerne notre présence physique en France, avec l’ouverture, en avril, comme prévu, de deux agences à Toulouse et Bordeaux. Ces dernières, je le rappelle, donnent accès à l’ensemble de nos produits (apprêts, demi-produits, traitement de surface…) puisqu’elles les détiennent en stock, mais aussi à nos services de fonte et d’analyse car nos agences sont équipées d’une fonderie et d’un spectromètre.
A ce jour, la SAAMP compte donc six agences réparties sur le territoire national. Le second axe de déploiement concerne notre présence digitale avec le lancement début mai d’un site internet réservé à nos clients. Conçu pour être très fonctionnel, il permet aux professionnels de trouver et de commander facilement nos produits. Ce site va aussi rapidement s’enrichir d’un service boursier afin que nos clients puissent acheter et vendre des métaux dès qu’ils le souhaitent en fonction des cours réels du moment. Enfin, troisième axe de déploiement, la SAAMP développe son offre de produits, en particulier dans sa gamme d’apprêts qui va doubler d’ici à cet été, avec l’ajout de pièces basiques, telles que des montures de solitaires et d’alliance diamant. Il ne s’agit nullement de remplacer les fondeurs mais d’apporter un service de dépannage aux bijoutiers et de répondre à des besoins simples. C.N.