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Depuis quelques années, la mécanisation du polissage ouvre une importante voie de développement à ce domaine. D’un métier souvent sous-traité à l’étranger, le polissage est aujourd’hui un métier plein de promesses. Explications de Benoit Pascal, directeur de Tena Butty.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Le polissage était-il réellement l’enfant pauvre des métiers HBJO ?

BENOIT PASCAL : Oui, c’était le cas. Une large place était faite aux métiers traditionnels : travail des pierres, sertissage, travaux du métal précieux avec la fonte, la découpe et la mise en forme du métal. Le travail de la surface ou polissage était rarement évoqué. Il en est pourtant l’une des phases cardinales dans le cycle complet de fabrication, tant par l’importance d’un rendu impeccable sur l’aspect définitif du produit fini que par son coût non négligeable par rapport au coût total de fabrication du produit.

L’OHB : Aujourd’hui, le polissage est un métier d’avenir qui connaît une croissance significative. Qu’est ce qui a fait bouger ce secteur ?

B. PASCAL : Les métiers de la bijouterie sont intimement liés à la tradition, à l’exclusivité et à l’excellence des savoir-faire. Toutefois les récents développements technologiques permettent désormais de coupler la gestuelle du polissage à des moyens mécanisés et robotisés qui, tout en augmentant la productivité, conservent et valorisent les gestes ancestraux de nos meilleurs ouvriers qualifiés et artisans. Notre profession l’a compris et grâce à ces nouveaux outils, et nous assistons à une croissance significative des métiers du polissage en France.

L’OBH : Comment la mécanisation du métier a-t-elle induit son évolution ?

B. PASCAL : Pour finaliser cette mécanisation, nous avons développé depuis quelques années un partenariat extrêmement fort avec le fabricant de machines suisses CREVOISIER SA que nous représentons sur le marché français. Nous avons fait évoluer ensemble plusieurs machines, qui au fil de notre collaboration, sont désormais particulièrement bien adaptées à la bijouterie et à la joaillerie. Ainsi les premières gammes de postes de polissages DSG présentées sont directement issues de la longue expérience de cette maison auprès des manufactures horlogères Suisses qui ont fait de la productivité et de la précision du travail effectué le fleuron du savoir- faire horloger helvétique.

Ces postes DSG déploient tous leurs atouts dans les environnements où le besoin de modularité est vital pour passer en quelques minutes de finitions telles que l’émerisage au lapidaire, brossage, satinage, ou le diamantage. Son intérêt est évident pour les centres de SAV où la productivité est indispensable. En collaboration avec les équipes techniques de CREVOISIER SA, nous avons édité une nouvelle gamme au caractère très bijoutier : le poste de polissage SLINE. Il permet une position de travail rendue ergonomique par de nombreux accessoires, par la puissance et la précision de rotation d’un moteur affichant sur écran tactile une vitesse variable de 100 à 4500 tr/min pour plus de 300 accessoires. Le déploiement de cette machine est possible dans les ateliers les plus exigus grâce à une qualité d’aspiration des poussières exceptionnelle, qui améliore considérablement les conditions de travail du polisseur.

L’OHB : Et maintenant le dernier né, le robot collaboratif C710. Une machine étonnante et très productive.

B. PASCAL : La solution C710 est vraiment intéressante et novatrice car elle valorise le savoir-faire manuel du polisseur en reproduisant sa gestuelle tout en gérant l’usure des consommables. Sans nécessité de programmation, le robot collaboratif C710 utilise les dernières technologies de robotique collaborative pour apprendre le geste humain. Le robot intègre tous les gestes du professionnel sans programmation et saura les reproduire seul. Le polisseur pourra ainsi lui confier toutes les tâches répétitives et concentrer son temps à des tâches plus complexes. Sur la base d’un moteur et d’accessoires de polissage commun aux lignes DSG et SLINE cet équipement C710 permet de gagner en autonomie, en rendement et en qualité.

L’OHB : Avec ce robot collaboratif, la mécanisation pourrait-elle préserver les savoir-faire traditionnels du polissage en France ?

B. PASCAL : Absolument. En réalisant la partie la plus ingrate du polissage, ce robot collabore et valorise le métier, préserve la compétitivité de nos savoir- faire traditionnels et participe à leur maintien sur notre territoire.

L’OHB : Le retour sur investissement d’un tel matériel est-il quasiment garanti ?

B. PASCAL : Cette gamme de matériel nécessite un engagement d’investissements mais l’augmentation de la productivité, additionnée à la qualité du savoir-faire des opérateurs travaillant ainsi dans des conditions moins pénibles, garantit un retour sur investissement très rapide et certain. M.T.

BENOIT PASCAL – TENA BUTTY
Benoit-pascal@tena-butty.com
Tél : 04 75 98 10 22