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Recrudescence des vols à main armée à Paris. Deux braquages en mai, dans un quartier parisien censé être particulièrement surveillé, provoquent la colère des bijoutiers. L’Union de la bijouterie-horlogerie réclame plus de sécurité. Interview de Sandrine Marcot, présidente de l’Union de la bijouterie-horlogerie.
Depuis le début de l’année les braquages de bijouteries ont repris à Paris

Le 9 mai, une horlogerie de luxe, près des Champs-Élysées, a été braquée par deux hommes armés. Le butin est estimé à près de 900.000 euros. Les deux hommes sont arrivés en scooter. L’un d’eux, muni d’une arme de poing, a fait irruption dans le magasin. Puis s’est emparé de montres de luxe et a pris la fuite sur le scooter conduit par son complice. Comme le montrent des images, filmées par un passant. Le 23 mai, nouveau braquage. Une bijouterie de luxe, située rue de la Paix dans le 2e arrondissement de Paris, a été dévalisée par trois malfaiteurs. Ils ont brisé la vitrine, pris les bijoux et se sont enfuis en voiture. Le butin pourrait atteindre 5 millions d’euros.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase

Pour l’UBH, ce dernier braquage a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Sandrine Marcot fait remarquer que l’année 2017 voit une recrudescence de braquages en France alors que ces faits étaient en baisse depuis trois ans. Et si les butins sont souvent très élevés à Paris, ces braquages touchent toute la France, y compris les petites villes ! C’est pourquoi, elle appelle à un renforcement de la sécurité et demande aux pouvoirs publics un assouplissement des règles de protection des boutiques sur deux points. Le premier, assouplir l’utilisation de la vidéoprotection en rendant enfin la loi efficace et pouvoir déployer plus facilement des agents de sécurité sur la voie publique.

L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : Qu’est-ce que l’Union de la bijouterie-horlogerie veut faire évoluer en matière de vidéoprotection ?

Sandrine Marcot : Actuellement la loi de 2015 sur la vidéoprotection est difficile à appliquer car elle impose une zone de filmage des « abords immédiats » ne pouvant excéder un mètre. Sans définir exactement ce que sont « les abords immédiats » et un mètre de largeur c’est trop peu.

L’OBH : Il est vrai que dans le braquage du 23 mai, les seules images des voleurs s’enfuyant ont été réalisées par un passant. Et dépassent largement la bande des un mètre.

S. Marcot : Absolument, tout comme le visionnage des bandes, enregistrées sur les abords immédiats du magasin, ne donnent aucune information. Même si le bijoutier repère un comportement suspect devant la vitrine, la plupart du temps il ne peut pas les signaler, images à l’appui. En effet, car elles n’apparaissent pas sur les vidéos ! Donc la zone de filmage autorisée doit être absolument redéfinie et étendue à au moins 5 à 10 m pour être utile.

L’OHB : On voit souvent un agent de sécurité privé devant les bijouteries. Comment souhaiteriez-vous renforcer leur rôle de protection ?

S. Marcot : Tout d’abord, si un bijoutier décide de mettre un agent privé de sécurité devant sa boutique, c’est qu’il a détecté un risque. Or, pour placer un agent privé sur la voie publique, il faut une autorisation préfectorale qui peut être longue à obtenir auprès de certaines préfectures. Aussi la première chose à faire serait de raccourcir ce délai d’acceptation.

L’UBH souhaiterait que les agents de sécurité privés puissent patrouiller dans la rue

Cela existe déjà par voie dérogatoire. Une seule autorisation devrait suffire. De nombreux pays européens ont recours à ces pratiques très efficaces en termes de dissuasion et d’identification de comportements suspects. La sécurité est un des enjeux majeurs de l’UBH. Nous travaillons sur ces mesures depuis deux ans et nous espérons vivement nous faire entendre sur ces points-là. M.T.

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