Devant la progression constante du e-commerce, le secrétaire d’État au Numérique Cedric O invente un label pour mettre en valeur les meilleurs acteurs du secteur.
Comme on apprend en marchant, les règles de bonnes pratiques dans l’e-commerce se réajustent sans cesse. Les derniers chiffres de la FEVAD sont éloquents. Les ventes en ligne ont connu en 2019 une progression de 11,6 %, pour atteindre 103,4 milliards d’euros de ventes. L’e-commerce représente environ 10 % des ventes totales, dont près de 40 % s’effectuent à partir d’un mobile.
Il y a aujourd’hui environ 190 000 plateformes, dont 25 000 ont vu le jour sur la seule année 2019. Ce chiffre démontre une croissance considérable en une seule année (+ 15 %), à peine freinée par les mouvements sociaux (gilets jaunes et grèves).
Un label de vertu
Dans ce contexte, le label imaginé par le secrétaire d’État au Numérique et dont le contenu précis reste à construire, servirait de référence et d’orientation aux clients et aux TPE-PME, parfois victimes de plateformes peu scrupuleuses. Ainsi en est-il des politiques de réclamation ou de retour complexes ou inexistantes, des informations confuses, des déréférencements soudain, de la présence de contrefaçons, etc.
Une toute nouvelle charte d’e-commerce, supposée répondre à ces préoccupations, a déjà été mise en place. La plupart des grandes entreprises françaises l’ont adoptée mais il est inquiétant de voir que Amazon et Alibaba n’ont pas souhaité en être signataires. Amazon, qui représente 28 % des ventes numériques en France, se justifie en mettant en avant ses propres procédures, qui ont prouvé leur efficacité en cas de litige.
Fraude à la TVA
Cedric O pointe un autre problème, celui de l’équité fiscale. En effet, la plupart des vendeurs sur les plateformes ne paient pas de TVA. Or, ils en sont redevables. En cas de fraude, le portail a l’obligation d’intervenir auprès de son vendeur indélicat. Dès 2021, une loi européenne simplifiera les choses. Elle prévoit que le portail paiera directement la TVA et pourra choisir d’en faire supporter le coût au vendeur, à l’acheteur, ou aux deux.
Une autre préoccupation est celle de l’écoresponsabilité des entreprises. Elle pèse de plus en plus dans la décision d’achat, semble-t-il, et les chiffres qui le prouvent sont surprenants tant ils sont élevés. Même s’il s’agit de déclaratif, donc à interpréter avec prudence, la RSE fera certainement partie des critères pour recevoir ce nouveau label. Reste à déterminer comment l’appliquer au marché de l’occasion. I.H.