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Flexibilité, forte main d’oeuvre et faibles coûts de production étaient des atouts incontestables de la Chine, mais le Made in China aurait-il perdu en compétitivité ?

La hausse des matières premières, l’augmentation des salaires, les mouvements sociaux, etc., contribuent à rendre la fabrication en Chine moins attractive, mais c’est d’abord le changement structurel de l’économie chinoise qui perturbe la compétitivité. En effet, les industriels chinois donneraient une nette préférence aux marchés intérieurs et deviendrait plus durs en négociation avec les pays tiers.
Les capacités de production saturent et les délais de livraison s’allongent pour les donneurs d’ordre étrangers. Le rapport de force semble basculer à l’avantage de la Chine. L’industriel chinois serait tenté de se focaliser sur l’émergence de nouveaux marchés intérieurs en pleine expansion, à l’inverse des marchés internationaux qui rétrécissent.
La consommation intérieure devrait être l’un des piliers du plan quinquennal adopté par Pékin dans quelques semaines. Il ne s’agit pas, pour les chinois, d’abandonner les marchés étrangers mais de trouver un nouvel équilibre. Des nouveaux phénomènes Le modèle des produits low-cost est encore et largement la culture industrielle chinoise, cependant certaines grandes entreprises n’hésitent pas à investir pour atteindre des niveaux de qualité supérieure. Il ne s’agit pas d’un « feu de paille » mais d’un vrai mouvement qui transformera les rapports avec les industriels étrangers.

La qualité engendre un coût supplémentaire qui est répercuté sur le produit final. A cette volonté d’une production qualitative s’ajoutent d’autres phénomènes comme la hausse des coûts de la main d’oeuvre, et même la pénurie de main d’oeuvre dans certaines régions peuplées d’ouvriers migrants (chinois) qui ne sont pas revenus dans les provinces qui les employaient suite à un coût de la vie trop élevé et des salaires trop faibles.
Il a donc fallu augmenter les salaires pour trouver des candidats.

Quelques chiffres
– Le PIB chinois a affiché une croissance de 9,8 % en glissement annuel contre une prévision de 9,4 % et 9,6 % au 3e trimestre 2010 (ce qui porte la croissance annualisée à 10,3 %).
La production industrielle a progressé en décembre de 13,5 % en glissement annuel contre une prévision de 13,4 % et 13,3 % en novembre.
Au total, la progression de l’activité s’est considérablement accélérée tandis que les pressions inflationnistes sont restées fortes. Les chiffres témoignent du fort dynamisme de l’économie chinoise, sans qu’il faille pour autant exclure la mise en place à court terme d’instruments supplémentaires visant à normaliser la politique monétaire et à contenir l’inflation.