Depuis plus de 20 ans, HECE International dirigée par Myriam Monnin, défend les couleurs de Junghans et distribue l’horlogerie allemande sur le marché français. Cette année, la marque horlogère se recentre sur la gamme Meister avec la collection liée aux sports mécaniques, Meister Pilot et Meister Telemeter et la ligne féminine Meister Damen Auto, composée de la Meister fein Kleine Automatic.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Comment l’histoire de Junghans s’est elle construite ?
MYRIAM MONNIN : Depuis plus de 160 ans, Junghans écrit l’histoire de l’horlogerie allemande, avec une passion particulière pour le détail, le design, la qualité mais également l’expertise technologique sans faille. Dès sa création en 1861, la manufacture horlogère située à Schramberg au cœur de la Forêt-Noire s’est construite sur ces valeurs, prenant soin de les faire prospérer au fil du temps.
Au début du 20ème siècle, Junghans s’est imposé comme le plus grand fabricant horloger du monde avec plus de 3000 employés. Plus tard, son travail sur les mouvements de précision conforte le succès de l’entreprise, devenue en 1951 leader dans la fabrication des chronomètres en Allemagne. Forte de son succès, elle se hisse en 1956 au troisième rang mondial de la fabrication des chronomètres. Puis en 1972, Junghans établit de nouvelles références en termes de chronométrage sportif au titre de chronométreur officiel des grandes compétitions internationales. Après une histoire aussi riche que mouvementée, l’entreprise traditionnelle a été reprise en 2009 par le Dr Hans-Jochem Steim et son fils Hannes Steim, tous deux entrepreneurs à Schramberg. Ce rachat a initié une nouvelle dynamique et une phase de croissance très importante pour la société. Hannes Steim, qui a pris récemment les rennes de l’entreprise, occupe le poste de DG.
L’OHB : Où sont réalisées les montres ?
M. MONNIN : Aujourd’hui encore, Junghans fabrique et assemble ses collections sur son site d’implantation historique à Schramberg. En 2018, à l’occasion de son 100e anniversaire, le bâtiment en terrasses, identifiable à ses grandes fenêtres qui permettaient aux horlogers de travailler à la lumière diurne, a été rénové. Baigné de lumière, ce monument de l’architecture industrielle a longtemps été le centre névralgique de la production des montres Junghans. Il accueille désormais un musée consacré à la tradition horlogère de la Forêt-Noire.
L’OHB : Comment se développent les collections actuelles ?
M.MONNIN : Elles reflètent l’approche contemporaine adoptée par l’entreprise pour faire entrer la tradition horlogère dans le présent. Les collections actuelles s’appuient sur les icônes de la marque pour revisiter l’histoire. Les montres Meister lancées dans les années 1930 ou les garde-temps de Max Bill, typiques des années 60 restent les trésors de Junghans. Ces pièces classiques inspirées du style Bauhaus, ont été créées en collaboration avec le designer suisse en 1961. Aujourd’hui elles sont toujours produites sur la base des dessins de Max Bill et n’ont pas pris une ride.
L’OHB : Quelles sont les caractéristiques de Junghans ?
M.MONNIN : La sobriété des lignes, l’esprit Bauhaus, la technique horlogère et la compétence créative.
L’OHB : Pourquoi revenir à la ligne historique Meister ?
M. MONNIN : Meister et son allure sport chic sont devenues intemporelles. Meister représente l’âme de la marque, qui ne cesse de la revisiter pour la rendre éternellement moderne.
L’OHB : La gamme Meister est elle la référence chez Junghans ?
M.MONNIN : Certainement. Depuis sa création dans les années 1930, Meister constitue le cœur de la collection Junghans. Aujourd’hui encore, le titre « Meister » est associé aux plus beaux garde-temps de la manufacture horlogère et au plus haut niveau d’expertise en matière de design.
L’OHB : Quelles lignes développe Junghans pour les hommes ?
M. MONNIN : Des lignes liées aux sports mécaniques et à la vitesse comme les Meister Telemeter, les Meister Pilot, ou les Meister S Chronoscope. Les voitures de sport, le décollage des avions font partie de l’univers de Junghans et alimentent les passions des deux dirigeants, amateurs de voitures de collection et pilotes. Leurs montres répondent aux exigences des sports motorisés. Par exemple la Meister Pilot, inspirée du chronographe d’aviateur de Junghans fabriqué dans les années 50, correspond aux attentes des aviateurs d’aujourd’hui avec ses grands chiffres luminescents sur cadran noir mat. Sa fonction chrono et sa lunette profilée facilitent le calcul du temps de vol.
La Meister Telemeter évoque les moteurs et la vitesse. Son design reprend celui du chronographe de 1951, avec lequel Junghans a combiné les échelles télémétriques et tachymétriques. Associées à la fonction chronographe, elles permettent de calculer la vitesse et la distance avec précision. Avec son cadran argenté, son verre saphir bombé et son boîtier fin, la Meister Telemeter illustre l’élégance dynamique et l’assurance. La Meister S Chronoscope, quant à elle, fait rêver les passionnés de vitesse et de course automobile. Ses aiguilles squelettées, son cadran noir, l’échelle tachymétrique et son boîtier en acier incurvé sur les flancs lui confèrent une impression de puissance. Jouant entre la nostalgie et la modernité, les Meister Pilot, Telemer et Chronoscope incarnent la fascination de Junghans pour les sports motorisés.
L’OHB : Est-ce que Junghans a pensé aux femmes ?
M. MONNIN : Avec la nouvelle Meister fein Kleine Automatic, Junghans s’adresse aux femmes, offrant une nouvelle allure à la ligne entre classicisme élégant et design innovant.
L’OHB : Quelles sont ses caractéristiques ?
M. MONNIN : Avec ses lignes tendues qui mettent en valeur son design géométrique, la Meister fein Kleine Automatic invente un nouveau langage stylistique. L’ensemble, boîtier et verre saphir sphérique, semble issu d’un seul et même moule. Le verre s’insère dans la boîte en forme de disque qui s’affine jusqu’à atteindre le fond transparent qui laisse apercevoir le mouvement automatique. Avec ses aiguilles fines, ses index allongés et l’intégration de la signature Junghans à six heures, sa ligne moderne souligne la géométrie de la Meister fein Kleine Automatic.
L’OHB : En combien de versions la Meister fein Automatic est-elle déclinée ?
MONNIN : Elle est proposée avec un cadran blanc, un cadran anthracite mat et un cadran rose clair. Les bracelets en cuir reprennent la teinte des doubles index de 12 heures et de l’inscription Junghans.
L’OHB : Quelle est la stratégie de Junghans pour les années à venir ? :
M. MONNIN : La volonté de se rapprocher des clients est très claire. La nouvelle direction souhaite développer des outils pour être plus proche des consommateurs, organiser des animations sur le territoire français afin d’accueillir les clients comme les amateurs de la marque. Avec le 200ème anniversaire du fondateur, 2023 sera une année riche de nombreux événements dont nous serons heureux de vous parler. N.K.