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Avec plus de 150 ans d’histoire et un ancrage profond dans la région bisontine, LIP fait partie du patrimoine français. Le travail assidu de la Société des montres bisontines (SMB), qui depuis 2014 s’emploie à la relancer et qui en 2024 en est définitivement devenue propriétaire.
LIP a effectué un retour réussi à Besançon et entend redevenir une maison horlogère française de premier rang. Entretien avec Pierre Alain Bérard, directeur général de LIP.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : Après dix années de travail pour relancer et retrouver l’aura de LIP, vous êtes enfin propriétaire de cette marque attachante.

PIERRE ALAIN BERARD : En effet, nous sommes très fiers et très émus d’avoir définitivement ramené LIP à Besançon et d’en être enfin propriétaire après dix années de travail en collaboration avec son ancien propriétaire. Comme tous les bisontins, j’ai grandi dans l’univers de cette marque atypique.

 

Lorsque en 2014, SMB, Société des montres bisontines, signe un accord pour de nouveau assembler les pièces à Besançon et commercialiser les montres LIP, je me suis plongé avec bonheur dans le patrimoine de cette marque unique. Quand cinq ans plus tard, nous avons décidé de l’acquérir, et que j’ai pleinement pris en charge son développement, nous n’avons eu aucune hésitation. Pour ma part, j’étais déjà tombé sous son charme.

Depuis lors, cette marque originale ne cesse de me séduire, de me surprendre et de me réserver de belles surprises.

L’OHB : Comment avez vous réussi à relancer LIP ?

P. A. BÉRARD : C’est avant tout grâce aux détaillants qui nous ont suivi dans cette aventure que nous avons réussi à retrouver la valeur de LIP. Je tiens particulièrement à les remercier pour la confiance qu’ils nous ont accordée. Sans cette confiance, nous n’aurions pas réussi à réimplanter LIP, ni à lui redonner la place qui lui revient.

En 2015, les premières collections signées LIP Besançon et présentées à Baselworld étaient des rééditions de modèles historiques offerts à des grands hommes du XXe siècle dont Winston Churchill, Charles de Gaulle et Maurice Herzog, ainsi que des montres designées par des créateurs de talent des années 70, à l’instar de Roger Tallon.

 

Même si l’intérêt pour ces pièces a été immédiat et si le public, ravi de retrouver des montres qui les avaient faits rêver, s’est enthousiasmé pour LIP, nous avons essuyé un certain nombre de refus avant de convaincre les bijoutiers horlogers du potentiel de cette marque. Mais ce pari sur l’avenir était une évidence. Dorénavant, nous couvrons tout le territoire français avec 800 points de vente.

L’OHB : Qu’est ce qui vous séduit dans cette marque ?

P. A. BÉRARD : Je reste un fan inconditionnel de son histoire exceptionnelle comme des trésors qu’elle renferme. LIP, qui est à ce jour la plus ancienne manufacture française encore en activité, est non seulement dotée d’un incroyable potentiel, mais également d’une forte charge émotionnelle.

Véritable madeleine de Proust, elle évoque l’Histoire, mais aussi les proches, parents, grands parents, qui ont pu porter une LIP.

L’OHB : Quelle est votre stratégie de développement ?

P. A. BÉRARD : Depuis dix ans, nous avons pris l’option de faire revivre les collections du passé, en revisitant les modèles historiques, à un prix accessible, avec une fabrication qualitative, à travers une distribution sélective. A ce jour, nous sommes très heureux des objectifs atteints dans un marché qui valorise les produits français.

L’OHB : Quels sont vos prochains objectifs ?

P. A. BÉRARD : Maintenant que nous sommes bien implantés en France, nous envisageons un développement à l’international. Grâce aux relations privilégiées que nous entretenons avec Seiko qui distribuait LIP au Japon, la marque y est déjà connue avec notamment une forte communauté de collectionneurs.

Nos prochaines cibles à l’export restent cependant l’Allemagne, l’Italie et les États- Unis. Nos modèles emblématiques comme Churchill, Nautic et MAC 2000 y ont déjà une résonnance.

L’OHB : Maintenant que vous êtes enfin propriétaire de LIP, comment allez vous faire évoluer la marque ?

P. A. BÉRARD : Grâce au développement du tissu industriel de la région, je souhaite faire revivre LIP à Besançon et intégrer de plus en plus de savoir-faire locaux.

Concernant la collection, la gamme Churchill avec sa boîte rectangulaire constitue aujourd’hui un tiers des ventes. Tandis que de Gaulle et son boîtier coussin s’impose également comme un des nouveaux moteurs de la marque. Même si certaines lignes sont destinées à monter en gamme, nous privilégions la stratégie d’un excellent rapport qualité prix et de collections abordables.

Pour marquer la nouvelle ère qui commence pour LIP, une rétrospective LIP se déroulera au musée du Temps à Besançon.
N.K.
Contact : www.lip.fr