Artisan horloger bijoutier depuis 1978, installée en Lorraine et spécialisée dans les prestations sur mesure, la maison Bianchi s’est structurée pour développer sa clientèle B to B. A la tête de l’entreprise familiale, Alexandre Bianchi s’explique sur ces nouvelles orientations et sur ses ambitions.
L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : Pouvez-vous nous présenter la maison Bianchi ?
Alexandre Bianchi : La maison a été créée en 1978 par mon père Pierre Bianchi, maître horloger, diplômé de l’école de Morteau. Tout a commencé par l’ouverture d’une boutique avec un atelier d’horlogerie- bijouterie à Maizières-lès-Metz, en Lorraine. Passionné d’horlogerie, mon père s’est rapidement lancé dans la création de pièces uniques. Réparations de montres et horloges anciennes, restaurations de pièces d’exceptions et créations sur mesure : c’est ce qui constitue aujourd’hui le cœur de la maison. Alliant savoir-faire ancestral et technologies d’avant-garde, notre entreprise familiale combine des compétences qui lui permettent de réaliser un travail d’excellence. Ayant ses propres ateliers, elle peut tout gérer en interne. D’ailleurs son savoir-faire a été reconnu par l’État français qui lui a décerné en 2015 le label Entreprise du patrimoine vivant.
L’OHB : Qui sont vos clients ? Et quelles sont vos ambitions ?
A. Bianchi : Aujourd’hui nous travaillons à 90 % en B to C. Nous ne répondons qu’à des commandes très pointues, touchant des modèles rares et complexes, qu’ils soient d’hier ou d’aujourd’hui. Mais nous voulons aussi développer une clientèle B to B. Notre objectif est d’arriver à une répartition de 50-50… tout en gardant notre spécificité sur le sur mesure. Nous nous positionnons comme un prestataire de services premium auprès de professionnels qui ont besoin d’un accompagnement personnalisé sur des produits complexes.
L’OHB : Pourquoi la maison ne s’est-elle pas tournée vers cette clientèle B to B avant ?
A. Bianchi : Nous avons attendu d’être structurés et équipés en conséquence. Notamment en ce qui concerne les nouvelles technologies. Celles-ci ont pas mal bousculé le métier mais elles sont aussi de formidables outils et apportent des solutions indispensables à la préservation du patrimoine horloger. Elles nous ont d’ailleurs permis de diminuer certains coûts. Sans elles, les tarifs de certaines prestations seraient rédhibitoires. La maîtrise de ces technologies alliée à notre savoir-faire artisanal nous permet donc maintenant de changer d’échelle et de nous adresser à une clientèle professionnelle en quête d’un accompagnement personnalisé et haut de gamme. Nous venons épauler nos confrères en leur permettant de traiter les demandes pointues de leurs clients. Ce qui, soit dit en passant, contribue à la sauvegarde de l’artisanat français.
L’OHB : Quelle est la configuration de vos ateliers et de vos équipes ?
A. Bianchi : En 2013, la maison est devenue manufacture et a installé ses ateliers sur 800 m2, toujours à Maizières-lès-Metz. Avec l’administratif et la branche bijouterie que nous avons développée à partir de 2008, l’entreprise emploie une dizaine de personnes. Dans l’atelier horlogerie, toutes sont ingénieurs et ont un diplôme des métiers d’art. Car vous l’avez compris, réparer une montre rare avec des rouages anciens ne se résume pas à ouvrir un tiroir où piocher une pièce de rechange toute prête. Il faut parfois refabriquer l’élément défectueux. Le travail est énergivore et chronophage. Aussi dans la perspective de notre développement, nous avons prévu de doubler nos équipes. Nous cherchons à recruter dix collaborateurs : 4 en horlogerie, 4 en bijouterie et 2 en support.
L’OHB : Vous venez d’évoquer une activité de bijouterie, en plus de l’horlogerie. Que représente-t-elle ?
A. Bianchi : La bijouterie correspond à un second métier, liée à mon arrivée dans l’entreprise. Joaillier créateur, j’ai développé cette activité dans l’esprit premium de la maison avec, là aussi, un travail sur commande pour les réparations et les créations. Aujourd’hui la bijouterie-joaillerie représente 60 % de notre chiffre d’affaires, contre 40 % pour l’horlogerie, toujours au cœur de notre développement.
L’OHB : Quels moyens vous donnez-vous pour conquérir une clientèle B to B ?
A. Bianchi : La maison Bianchi doit se faire plus largement connaître. À côté de la communication sur différents supports, à commencer par le vôtre, nous allons lancer une version en ligne de notre catalogue. Notre site était jusqu’alors vitrine, avec un blog ouvert à tous pour partager nos connaissances et faire connaître les professions du secteur horloger et bijoutier. Mais avec la mise en ligne de notre catalogue, nous allons intégrer des fonctionnalités marchandes de ventes en direct.
L’OHB : Avez-vous vocation à rester à Maizières-lès-Metz ?
A. Bianchi : Nous y avons toujours une boutique et nous avons nos ateliers. Nous n’envisageons nullement de changer cela. Nous ne voulons pas non plus abandonner notre activité B to C. Par contre, nos ambitions en B to B nous amènent à réfléchir à une présence commerciale au-delà du périmètre messin. A moyen terme, nous envisageons ainsi d’ouvrir un bureau à Paris. Mais nous n’en sommes pas là. Pour l’instant je dirai que l’année 2023 est pour nous une année de test… une année pivot. C.N.
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