Deux gros braquages à Paris en mai ont fait renaître l’inquiétude chez certains bijoutiers qui redoutent une reprise des hold-up en 2017. Tendance réelle ou phénomène passager ? Nous avons consulté un spécialiste du risque, l’assureur Gilles Caudrelier du Groupe Verspieren.
L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : Les bijoutiers ont-ils actuellement de sérieuses raisons de craindre une reprise des agressions en 2017 ?
Gilles Caudrelier : Il y a quelques années, nous avons eu une explosion de vols à main armée dans les bijouteries – petites et grandes – qui ont beaucoup alarmé la profession et dont elle a gardé un très mauvais souvenir. La forte hausse du prix de l’or en était une des motivations principales, avec des filières de recel très actives. La profession a réagi en apportant des améliorations importantes sur les moyens de sécurité. Sous la pression, certes, mais aussi avec l’aide des assureurs comme assurance verspieren.
Les autorités ont développé des moyens importants
Également, les bijoutiers sont intervenus, tant au niveau local qu’avec leurs organisations représentatives auprès des Autorités qui ont aussi développé des moyens importants. Ils ont connu un certain succès : démantèlement des réseaux de revente d’or, et dans un même temps, constitution de réseaux d’informations. D’ailleurs avec l’usage de nouvelles techniques d’identification, ont permis de retrouver rapidement les voleurs.
Depuis les délits ont bien diminué. Les récents braquages évoqués ne relèvent pas de la même catégorie : ce sont des vols plus « traditionnels » ciblés sur de grandes bijouteries ou des magasins d’articles de luxe. Les équipes sont bien organisées et plus difficilement appréhendables. On assiste certes à une augmentation de la fréquence des vols depuis début 2017, mais elle n’est pas vraiment inquiétante à ce jour.
L’OHB : Comment pouvez-vous être aussi serein ?
G. Caudrelier : En faisant le mieux possible notre travail. Bien assurer, c’est anticiper la survenue des risques. Les Assurance Verspieren recherchent en permanence les meilleures défenses possibles pour préserver le capital et le fonds de commerce de nos clients bijoutiers et faisons beaucoup de prévention dans ce sens. Lors d’une effraction sur un magasin protégé, les voleurs ont 3 à 4 min avant que la police ou les vigiles d’une société de surveillance n’arrivent.
Le fait est avéré et reconnu de tous. Donc nos conseils de prévention ont prioritairement pour but de protéger le site en conseillant par exemple d’installer des systèmes visant à retarder la réussite de l’effraction. Il s’agit de renforcer le blindage d’une vitrine ou l’utilisation de fumigènes, etc. L’utilisation de la vidéosurveillance, qu’elle soit personnelle au bijoutier ou organisée par les communes, s’avère également positive.
Aujourd’hui, les systèmes de protection mis en place par les bijoutiers sont de plus en plus efficaces.
Ils profitent également du plan Vigipirate et de la présence plus active et plus nombreuse des forces de l’ordre dans les rues, ce qui a fait baisser les agressions. Autant d’éléments très favorables à un commerce sécurisé.
L’OHB : Dans les deux braquages mentionnés plus haut, le butin est élevé. Allez-vous augmenter les tarifs ?
G. Caudrelier : Il n’y a actuellement aucune pression à l’augmentation de nos tarifs, ou a fortiori, à diminuer nos garanties. Actuellement l’attention des voleurs se porte plus sur les grandes bijouteries ou les boutiques de luxe, c’est là que se situent les plus gros vols, plus que sur les petits détaillants.
Il est donc possible que certains grands magasins aient besoin de plus d’équipements de sécurité nécessitant des investissements mais cela ne devrait pas avoir d’incidence sur leurs primes d’assurance. Surtout, nos clients – assurance verspieren – savent qu’ils peuvent nous consulter à tout moment, s’ils ont une crainte ou un risque avéré, pour les aider à s’en protéger. L’important est d’anticiper pour ne pas avoir à réagir dans l’urgence. M.T.