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Où trouver de l’or en France ? En Guyane, bien entendu. La découverte d’un filon d’or très prometteur attire deux exploitants miniers.

Le filon d’or situé au nord-ouest de la Guyane, à la frontière avec le Surinam, pourrait détenir dans son soussol pas moins de 150 tonnes d’or. La société canadienne Colombus Gold associée à la russe Nordgold tente de mettre sur pied un projet d’exploitation de ce nouveau filon. Pour leur bien-nommé projet « Montagne d’Or », dont la rentabilité est estimée à 3 milliards de dollars, les deux sociétés ont négocié et obtenu l’autorisation exclusive d’exploiter huit gisements. Il est vrai que la remontée du cours de l’or rend la perspective de rentabilité de la mine assez intéressante.

Après une très belle embellie depuis janvier, l’or est actuellement redescendu aux alentours de 1 260 $ l’once alors que le projet serait rentable à partir de 1 200 $ l’once. Les fluctuations habituelles du cours de l’or restent une inconnue, qui pourrait bien mettre à mal le projet, mais cette considération ne semble pas inquiéter outre mesure. Le site serait mis en exploitation à partir de 2021 et pour environ 13 ans. Un autre élément important concerne la préoccupation éthique du gouvernement. La Guyane est un territoire français et les dégâts collatéraux causés par l’exploitation aurifère sur l’environnement sont regardés à la loupe par l’État.

Ce dernier a d’ailleurs lancé en 2015 l’initiative « Mine responsable » qui vise à minimiser l’impact de l’exploitation en surface et à 100 mètres sous le sol afin de maintenir une bonne « coexistence des zones de vie ». Gérer l’ensemble de l’activité (recyclage de l’eau, stockage des déchets) et favoriser le développement des communautés humaines concernées, y compris en anticipant la « gestion sociale de l’après-mine » sont aussi au programme. Le BRGM est l’un des principaux partenaires de ce projet. Mais tout n’est pas joué. En effet, d’autres projets d’exploitation aurifère sur le territoire français ont dû être abandonnés à cause de l’opposition des populations locales.

L’autorisation d’exploitation (PER – Permis Exclusif de Recherche) avait pourtant été accordée. Pour contrer ce risque, Colombus Gold et Nordgold affirment qu’elles vont créer jusqu’à 800 emplois directs et 3 000 emplois indirects, destinés en priorité aux Guyanais. Un plan de formation aux métiers de la mine sera mis en place dans ce projet d’une envergure sans précédent en France. Le volet social et environnemental devient crucial partout dans le monde. Lors de la mise en route de sa mine de diamants canadienne à Gahcho Kué en septembre dernier, la De Beers a justement mis l’accent sur ses investissements dans les programmes sociaux. Cette nouvelle donne pourrait bien devenir la pierre angulaire de toutes les exploitations à venir.