En octobre dernier, Francéclat a présenté pour la première fois au public une dizaine de pièces réalisées en fabrication additive.
Didier Roux, le président du Comité Francéclat, le proclame : « La fabrication additive appliquée à la bijouterie-joaillerie ouvre un nouvel espace de créativité. Lequel va grandir avec le perfectionnement de la technologie ». Tous les champs du possible sont ouverts, tant en termes de création que de fabrication. De nouveaux métiers, de nouveaux circuits de distribution, une nouvelle communication vont voir le jour.
La façon même d’aborder le bijou (pour le professionnel ou le détaillant) et le désir du bijou (pour la cliente) va se redessiner petit à petit, faisant surgir des attentes inconnues à ce jour.
Une nouvelle façon de penser le bijou
Lorsque Didier Roux compare cette nouvelle technologie à l’invention de l’imprimerie, « un facteur majeur de la diffusion de la pensée », il a sans doute raison. Effectivement les possibilités offertes annoncent une nouvelle façon de « penser » le bijou et la parure. Au terme d’un concours lancé par le Comité Francéclat auprès de designers free lance et d’étudiants en art et design, des pièces étonnantes ont été dévoilées. Leur complexité s’observe dans les formes, les effets de texture, les reliefs, dans la souplesse des maillons ou encore la mobilité des pièces en rotation à l’intérieur d’une structure.
Un événement attendu
Ces bijoux, irréalisables par la seule main de l’homme, ont été faits en une seule pièce et sans assemblage ultérieur. Fabrication additive joaillerie. Il s’agit d’une première tout à fait stupéfiante. Aussi leur présentation à Paris auprès d’un public de professionnels et de journalistes était un événement attendu depuis longtemps. La fabrication additive se pratique déjà dans les domaines mécanique, aéronautique, spatial, médical et de la construction (des immeubles, sic !). Mais il a fallu attendre la mise au point de machines spéciales pour travailler la poudre de métaux précieux.
De nombreux travaux nécessaires
Le CETEHOR a mené de nombreux travaux de recherche pour arriver à produire les pièces dans une qualité joaillière permettant de les commercialiser. Les machines sont encore peu accessibles pour le bijoutier ou le particulier. Elles coûtent environ 200 000 € pièce. De plus, l’apport initial en poudre d’or est important pour réaliser la moindre pièce. Donc la fabrication additive n’est pas adaptée aux séries mais aux pièces uniques. En effet elle mobilise un budget conséquent. Pour le moment du moins.
A la question « Quel est le prochain business model de la joaillerie ? », la réponse est certainement la fabrication additive. I.H.