Les bijouteries manqueraient-elles de personnel qualifié ? Les besoins sont exprimés par les entreprises, les formations qualifiantes au commerce de la bijouterie existent mais les candidats sont trop peu nombreux. Coup d’œil sur le métier de « gestionnaire d’une unité commerciale en bijouterie-horlogerie » avec Valérie Giraud, responsable de cette formation à l’Institut de bijouterie de Saumur.
L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : Quelles sont les compétences attendues d’un responsable de boutique HBJO ?
Valérie Giraud : Des compétences commerciales, managériales et de gestion indispensables à l’exercice d’une future responsabilité.
– Savoir commercialiser des produits de bijouterie-horlogerie, y compris en anglais.
– Gérer et développer un centre de profit : conduire un projet de création, exploiter les données comptables…
– Encadrer et gérer du personnel : recruter, piloter une équipe…
Mais aussi la connaissance des produits de bijouterie, d’horlogerie, la gemmologie, l’histoire du bijou… C’est l’objet de cette formation, dispensée seulement en alternance à partir de cette année. À l’issue des 9 mois, nos stagiaires ont les compétences nécessaires à la gérance ou à la reprise d’entreprise du secteur HBJO. Le diplôme de niveau III (Bac +2) est reconnu par l’État et enregistré au RNCP. Enfin, notez que 100 % de nos élèves trouvent un emploi en bijouterie dans les 3 mois qui suivent la fin de formation.
L’OHB : L’Institut de bijouterie de Saumur est le seul en France à dispenser cette formation au niveau Bac +2. Quel est le profil requis pour être candidat ?
V. Giraud : Il n’y a pas de profil type, justement. Nous avons autant de candidats extérieurs au métier HBJO, qui ont très bien réussi, que des candidats issus du métier en bijouterie. Parmi nos candidats actuels, beaucoup sont des demandeurs d’emploi principalement issus du commerce, des personnels vendeurs en bijouterie qui aimeraient bien évoluer vers des postes à responsabilité, des enfants de bijoutiers qui désirent reprendre l’entreprise familiale, des personnels en reconversion,… Quelle que soit leur formation de base, le critère essentiel pour réussir est la motivation pour le secteur HBJO et la passion de l’objet, bijou ou montre.
L’OHB : Les besoins d’emploi du secteur HBJO sont-ils plus importants aujourd’hui ?
V. Giraud : Le secteur est porteur ! l’Institut de Bijouterie de Saumur ne peut satisfaire tous les besoins exprimés par les entreprises du secteur d’activité puisque nous recevons 2 à 3 fois plus d’offres d’emploi que de stagiaires formés (35 postes à pourvoir en moyenne) sans compter les offres d’emploi que nous recensons dans la presse professionnelle. Ensuite les besoins du secteur HBJO évoluent ainsi que les besoins de qualification. La révolution numérique et le développement du cross-canal modifient le comportement des consommateurs et obligent les commerçants à une nouvelle dynamique d’adaptation et d’évolution de leur entreprise et de leur personnel.
Nous formons nos stagiaires à ces nouvelles modalités de consommation. Les chaînes de magasins comme Histoire d’Or ou Synalia poursuivent leur développement et les bijoutiers indépendants peuvent ouvrir un deuxième magasin consacré par exemple à la bijouterie fantaisie et avoir besoin d’embaucher un responsable. Aujourd’hui le directeur d’un commerce de bijouterie n’est pas forcément une personne diplômée en bijouterie, et parfois ceux qui ont une parfaite connaissance technique du métier n’ont pas forcément reçu de formation commerciale. Le secteur est bien porteur d’emplois et les besoins de formation, réels et multiples en bijouterie.
Renseignements Institut de Bijouterie de Saumur
Square Balzac, à Saumur (49)
Tél. : 02 41 83 53 93 – Fax : 02 41 83 53 84 Email : ibs@maineetloire.cci.fr www.institutdebijouterie.fr