Le label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) fêtait en 2016 ses 10 ans d’existence. Entretien avec Alexis Govciyan, directeur de l’Institut Supérieur des Métiers et Agathe Djelalian, Responsable de la Communication.
le label EPV a été créé pour reconnaître, récompenser et accompagner les PME françaises aux savoir-faire exceptionnels. Il estdécerné par l’État (Ministère de l’Économie et des Finances) et géré au quotidien par l’Institut Supérieur des Métiers. Il a déjà été attribué à 1 385 entreprises dont une cinquantaine de joailliers et horlogers.
Tous les labellisés interviennent dans des secteurs patrimoniaux
Il représente l’équivalent d’un chiffre d’affaires de plus de 13 milliards d’euros et concerne 61 000 emplois. En effet le label est décerné selon des critères stricts dont l’ancienneté (l’expertise), un savoir-faire d’exception et une forte capacité à l’innovation. Aussi tous les labellisés interviennent dans des secteurs patrimoniaux, en lien fort avec l’image de la France à l’étranger. D’ailleurs le label n’est pas systématiquement accordé. « Quand nous le refusons, c’est parce que nous nous rendons compte que l’entreprise ne maîtrise pas tous les aspects de son métier.
Favoriser l’innovation et la transmission des savoir-faire
A chaque demande de label, nous nous rendons sur place pour vérifier que tout est conforme » souligne Alexis Govciyan. En effet il en va effectivement de la crédibilité du label EPV qu’il s’agit d’attribuer avec parcimonie. Celui-ci ouvre droit notamment à des crédits d’impôts pour l’innovation et la transmission des savoir-faire. Plus de 4 000 dossiers ont été étudiés depuis le lancement du label en 2006 pour environ un tiers retenu, et pour 5 ans seulement.
Un annuaire très sélectif
Au bout de 5 ans, le label est réexaminé. D’ailleurs les opérations menées sont toujours guidées par une volonté de pragmatisme, au plus proche du terrain. En juin, les EPV ont rencontré des experts pays de l’Asie de CCI France International. Lors d’une opération en Chine, énorme marché du luxe, des rencontres ont été organisées avec les acheteurs chinois. Pour les étrangers, le label fonctionne comme une sorte de sésame vers un « annuaire » ultra-fiable de fournisseurs de haute qualité en joaillerie.
Une politique de communication très active
Ils savent qu’ils peuvent s’adresser aux labellisés EPV avec confiance. Ensuite, dès 2018, le programme s’orientera vers la Chine, la Russie, les Émirats. En outre ce sont tous des marchés prometteurs, mais également en France où l’Institut Supérieur des Métiers mène une politique de communication très active et orientée régions. Des labellisés passent toutes les semaines dans l’émission de BFM Goûts de Luxe, sur France Bleu et dans l’émission de France 3 Made in France.
Ils témoignent
Pour Aude Mathon, directrice de la Maison MATHON, c’est une forme de reconnaissance de l’État pour un savoir-faire d’exception. Ce qui compte à l’étranger où les clients « sont friands de tradition française, de légitimité historique, de rareté et d’excellence». L’aspect social ne lui échappe pas « Une composante forte du label est également de promouvoir la fabrication française et le maintien de l’emploi dans les bassins de savoir-faire » ajoute-telle.
Myrtille Mousson, organisatrice du salon Mes Créateurs Joailliers, rebaptisé Un Bijou pour Noël (17-20 nov. 2017), accueille chaque année des joailliers EPV. « Je ne me pose pas de question sur un joaillier labellisé. Je sais que c’est un label sérieux, les membres de la commission de labellisation font un vrai travail de fond » dit-elle. Et elle encourage ses exposants à demander le label, comme elle l’a fait pour Sanlys récemment. Isabelle Hossenlopp
