Avant d’être transformé en produit fini, l’or traité par la SAAMP a subi un processus industriel complexe, éthique, traçable et responsable.
La SAAMP vous propose de le découvrir ici en ouvrant son laboratoire. Toutes les étapes du travail du traitement de l’or sont ainsi retracées dans toute leur réalité et transparence.
L’OFFICIEL HORLOGERIE & BIJOUTERIE : D’où provient votre métal ? recyclage ? Or des mines ?
SAAMP : La majorité de l’or que nous commercialisons est « recyclé », il a une seconde vie car il provient de vieux bijoux, d’articles monétaires, des rebuts de production du secteur de la bijouterie, de l’industrie ou de l’informatique. La proportion d’or industriel recyclé a doublé en 10 ans. S’orienter vers l’or « recyclé », c’est adopter une attitude responsable en participant à la réduction des émissions nocives pour la planète. Ce processus propre permet de s’inscrire dans une démarche écologiquement responsable, les métaux précieux sont recyclables à l’infini sans dégrader leur qualité. Cependant, nous rencontrons aussi, de plus en plus d’exploitations minières qui s’orientent vers une approche écologique. Ces exploitations respectent un cahier des charges très strict et respectueux de l’environnement. Elles ne sont pas très nombreuses aujourd’hui mais cela va en s’intensifiant.
L’OHB : Quelles sont les étapes du processus de transformation de l’or avant d’être un bijou terminé ?
SAAMP : L’or passe par plusieurs étapes de transformation avant que le bijou terminé se retrouve dans les vitrines :
– Il y a tout d’abord l’affinage. Pour être utilisés, les métaux précieux doivent repasser par une phase de purification.
– Lorsque les métaux ont été purifiés, ils peuvent être utilisés pour former des alliages.
– Les alliages sont ensuite utilisés pour fabriquer des produits de base, les demi-produits, sous différentes formes.
L’OHB : Comment assurez-vous la traçabilité du métal ?
SAAMP : On s’assure tout d’abord de la provenance des métaux qui nous sont confiés ou que nous achetons. Pour grande partie, l’origine des métaux est industrielle. Il s’agit de rebuts de fabrication qui doivent être recyclés. Pour le reste, nous vérifions le respect des réglementations de la part des sociétés à qui nous rachetons des matières. Nous nous assurons par exemple que nos clients récupérateurs suivent toutes les obligations de traçabilité de leurs achats et de bonnes pratiques financières. Lorsque les matières arrivent dans nos locaux, elles sont tracées par un numéro de lot qui leur est affecté et qui les suit jusqu’à leur regroupement pour être affinées.
Les métaux précieux purs obtenus sont ensuite conditionnés et on leur attribue un numéro qui permettra de savoir le jour et l’heure où ils ont été affinés et donc de connaître la provenance des matières d’origine. Lorsque les métaux purs sont ensuite assemblés pour former des alliages, le même processus est mis en place. Nous leur attribuons un numéro de fonte qui est en lien avec les numéros d’affinage des métaux de départ. Ce numéro de fonte va suivre l’alliage à chaque étape de fabrication. Ainsi nous savons retracer tout le parcours d’un morceau de fil ou de soudure et connaître l’origine des métaux qui le compose. Évidemment, à chaque étape, des échantillons sont prélevés et analysés pour contrôler le titrage et l’homogénéité de la matière.
Nos certifications montrent que notre système de traçabilité est correct et conforme.
Nous passons chaque année plusieurs audits qui permettent de valider nos pratiques concernant la traçabilité de nos métaux.
L’OHB : Quel est votre processus d’affinage ?
Saamp : Les différentes matières qui nous parviennent sont tout d’abord assemblées et uniformisées par une fonte massive ce qui nécessite des fours de grande capacité. La Matière est ensuite transformée en une sorte de petit « pop-corn » en la faisant couler en fines gouttes dans de l’eau. Schématiquement le processus d’affinage consiste ensuite à dissoudre la matière dans des acides très concentrés. Une fois la matière dissoute, nous allons prélever chaque métal précieux par une réaction chimique de précipité puis une filtration. C’est assez schématique mais au bout du processus les acides sont transformés, par l’ajout d’éléments basiques, en sels et eau. Cette méthode est assez classique et elle permet, lorsqu’elle est bien maîtrisée d’obtenir une pureté de 99.99 % et lorsqu’elle est répétée, nous arrivons à des puretés de 99.999 %. Pour certaines utilisations industrielles spécifiques, nous réalisons même le niveau de pureté de 99.999 %, appelé 5 9.
L’OHB : Est-ce qu’un bijoutier peut échanger son vieil or et récupérer des produits neufs ?
SAAMP : Nos clients nous donnent leur vieil or pour affinage. Nous allons simplement analyser leur lot pour mettre immédiatement à leur disposition de l’or, de l’argent… Cette mise à disposition sur un compte poids, va leur permettre d’obtenir tous nos produits à façon. Il pourra s’agir de grenaille, de fi l, de plaque, de soudure mais aussi de fermoir et autres apprêts et même des produits finis car nous proposons également depuis peu une gamme de bijoux tout or classique. Nous allons prochainement étendre cette gamme avec une appellation Origine France Garantie. Les métaux disponibles sur le compte poids peuvent aussi faire l’objet de virement sur d’autres comptes poids. Les virements se font gratuitement si le compte poids destinataire est en France. Enfin, il arrive aussi que des clients souhaitent vendre l’or qu’ils ont sur leur compte poids. Nous pouvons les acheter et les payer sous 24h, voire dans la même journée.
L’OHB : Avez-vous des demandes spécifiques sur certains alliages ?
SAAMP : Oui, nous avons des exigences de la part de certains clients, ils demandent une fabrication spéciale selon un cahier des charges précis. Prenons l’exemple de la grenaille pour la fonte à cire perdue. Ces alliages sont très différents des alliages destinés au travail de forge ou de découpe. Il faut une très bonne fluidité de l’alliage lors de la fonte mais également il faut qu’ils aient une bonne tension de surface pour éviter les défauts. Avec nos alliages pour fonte, nous arrivons à combiner les deux caractéristiques que l’on attend d’un tel produit ; une fluidité parfaite pour les détails les plus fins et un état de surface sur les parties lisses qui soit sans défaut. D’un autre côté, les produits que nous fabriquons pour le décolletage doivent répondre à un cahier des charges précis en termes de dureté et résistance des matériaux. On doit pouvoir faire un tube de 2 mètres de long avec une rectitude parfaite. Les propriétés mécaniques de l’alliage utilisé sont très précises.
L’OHB : Ou sont fabriqués vos alliages et vos demi-produits ?
SAAMP : Tous nos produits sont fabriqués dans notre usine située en périphérie de Lyon. Nous assurons une production 100 % française. La France a longtemps laissé disparaître son tissu industriel. Nous sommes un peu des irréductibles qui continuent à résister. Aujourd’hui la tendance semble à la relocalisation et nous en sommes très heureux.
“Une production locale permet une plus grande souplesse face aux attentes des clients.”
Notre savoir-faire est un atout mais nous sommes toujours à l’écoute des besoins de nos clients et nous n’hésitons jamais à faire de nouvelles expériences. Bien que possédant déjà un parc de machines important, nous investissons sans cesse pour améliorer la qualité et réaliser de nouveaux produits. Il y a de nombreuses années, la France détenait un savoir-faire important dans la fabrication de bijoux tout or creux fait main. Nous essayons par exemple de remettre sur le marché des fils fourrés ou doublés pour relancer cette activité. Heureusement d’autres techniques comme le décolletage sont encore parfaitement maîtrisées en France. Ce secteur demande des demi-produits de grande précision. La proximité permet une disponibilité immédiate des produits très appréciée lorsque les stocks de matière sont un frein à la productivité.
L’OHB : Pouvez-vous nous parler du label OFG ?
SAAMP : Cette certification assure aux consommateurs la traçabilité d’un produit en donnant une indication de provenance claire et objective. Un client qui achète un produit de luxe veut être assuré sur l’origine de ses métaux précieux. Les entreprises certifiées Origine France Garantie peuvent fournir une information complète et sûre sur la provenance de leurs produits. SAAMP, offre cette possibilité sur tous ses demi-produits or, argent et platine. Dans un avenir proche, nous pourrons également offrir cette appellation sur une gamme plus large. Ce label vient en complément du Responsible Jewelry Council (RJC), Chain of Custody (CoC) qui est un label international, indispensable aujourd’hui dans la haute joaillerie.
L’OHB : Quelles sont les gammes que vous proposez à vos clients ?
SAAMP : Nous proposons tous les demi- produits qui sont la base de la fabrication des bijoux et d’autres industries. Évidemment notre gamme est limitée à ce que nous pouvons parfaitement maîtriser mais c’est la condition sine qua non pour avoir une offre de qualité. Nous proposons donc des tubes, des fils, planés, brasures, plaques, des barres dressées de divers profils, des grenailles pour fonte, des plaques et fils or sur cuivre et enfin des grenailles, sels et anodes pour l’électrolyse. Nos produits sont très appréciés des fabricants, des créateurs et des marques sensibles aux valeurs éthiques, morales et environnementales.
L’OHB : Si on veut un demi-produit spécifique, est-ce possible de faire une commande spéciale ?
SAAMP : Il arrive que des clients demandent des produits particuliers. En règle générale, nos outils nous permettent de répondre immédiatement à ces demandes. Cependant, il arrive qu’un investissement soit nécessaire pour réaliser le modèle demandé. Nous considérons toujours qu’un investissement en machine-outil est un enrichissement pour l’entreprise et n’hésitons jamais à le faire. Notre parc de machine s’est construit ainsi, petit à petit, au fur et à mesure des demandes spécifiques de nos clients. Il en va ainsi de nos machines de production mais également des installations de mesure de notre laboratoire, de nos processus de traçabilité et de contrôle de qualité et de notre département de recherche et développement. C’est l’exigence du marché qui nous fait avancer.