Sujet sensible dans une profession « exposée », où le coût d’un sinistre peut être important, donc le choix d’un assureur est primordial. Témoignage de Franck BOUDRIE, bijoutier indépendant à Limoges et président du groupement des Nouveaux Bijoutiers.
L’Officiel Horlogerie & Bijouterie : Qu’est-ce qu’un bijoutier attend de l’assurance ?
Franck BOUDRIE : De par la nature de son métier qui engendre une valeur élevée de stock, en cas de sinistre le bijoutier a besoin d’une assurance adaptée à ses spécificités pour travailler sereinement, comme une prise en charge financière rapide du sinistre. Ensuite au-delà de l’aspect financier, c’est aussi dans ce moment délicat, le besoin de trouver un interlocuteur « humain », qui apportera un soutien psychologique au bijoutier. N’oublions pas qu’un braquage est souvent très violent. Or pour beaucoup de compagnies d’assurances, le métier de bijoutier est considéré comme un commerce classique auquel elle apporte des solutions classiques, et suit une procédure multimétiers, en cas de sinistre. Cependant le bijoutier a besoin d’avoir véritablement en face de lui un interlocuteur qui connaît parfaitement le métier de la bijouterie.
L’OHB : Alors comment trouver cette perle rare, sur quels critères se baser pour faire son choix ?
F. BOUDRIE : On entend souvent dire que l’assurance en bijouterie est très chère et c’est vrai, c’est un poste budgétaire assez lourd mais le bijoutier est prêt à payer le prix nécessaire, s’il a la garantie qu’il sera indemnisé correctement en cas de besoin.
L’OHB : En bijouterie, une bonne assurance est-elle seulement une question de prix ?
F. BOUDRIE : L’expérience a montré que le choix d’une assurance ne se fait pas que sur le prix mais aussi sur une vraie prise en compte des spécificités de notre métier. Et sur ce dernier point l’offre des courtiers d’assurance spécialisés en bijouterie est souvent plus attractive que celle d’un assureur classique, en termes de prix et de services. Les courtiers ont souvent un gros portefeuille d’assureurs qu’ils mettent en concurrence avec d’autant plus de résultats, qu’ils ont de nombreux groupements de bijoutiers en clients. Ils ont ainsi une capacité de négociation importante sur les prix et ils en font profiter leurs clients. De plus, de par ses multiples clients, le courtier spécialisé connaît très bien la profession, et la voit se confronter jour après jour à toutes sortes de situations. Il connaît les spécificités de nos métiers et peut proposer des garanties adaptées à des problèmes spécifiques, comme la sécurisation des envois protégés pour ne citer que cet exemple. Il est aussi bien souvent le premier à souligner l’apparition de nouveaux types de sinistres et à anticiper les problèmes en créant des solutions adaptées. Cette implication dans la profession est bien perçue des bijoutiers qui voient en leur courtier, plus qu’un assureur : un partenaire.
L’OHB : Finalement, vous attendez beaucoup de votre courtier et ne semblez pas craindre qu’il puisse « faillir ».
F. BOUDRIE : Personne n’est infaillible mais si un courtier a une réputation d’excellence et qu’elle est sa meilleure publicité, pourquoi prendrait-il le risque de la perdre ? Cela le stimule à être bon ! Et plus il est efficace et plus les clients viennent vers lui. C’est un cercle vertueux qui nous est profitable. Dans notre groupement des Nouveaux Bijoutiers, chacun a pu voir que ceux qui ont eu des sinistres et n’avaient pas de courtier comme assureur ont été moins bien indemnisés. D’autant que le nôtre, Verspieren est particulièrement vertueux ! Aussi, pour répondre à votre question de départ : Non, une assurance efficace en bijouterie n’est pas seulement une question de prix !