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oilà onze ans que l’or grimpe à une cadence régulière, à l’abri des chaos de l’écono-mie mondiale. L’effondrement de l’once, qui a perdu jusqu’à 300 dol-lars sur les trois dernières séances, et affiche un retrait de 16% depuis son plus haut à 1.921 dollars début sep-tembre, rompt radicalement cette tendance. En septembre 2008, déjà, juste avant la chute de Lehman Brothers, le métal jaune avait brusquement reculé alors qu’une panne de liquidité forçait les investisseurs à céder ce qui pou-vait l’être. Histoire d’éponger des

pertes réalisées sur d’autres classes d’actifs et d’autres marchés de dérivés.

Un aspect technique s’est aussi greffé à la déconfiture du lingot. Le CME, principale place de marchés des dérivés, qui gère les opérations du Comex sur les métaux précieux, a relevé le montant du dépôt obli-gatoire de cash. Pour parier sur le prix de l’or, il faut désormais débour-ser 9.450 dollars en cash pour miser sur un contrat d’une centaine d’onces d’or sur le CME.

Deux des éléments responsables de la hausse de l’or se sont récemment

effondrés : la crainte de l’inflation et la chute du dollar américain. Mais les autres restent solides : la pers-pective d’une politique monétaire accommodante, ainsi que celle de l’escalade de la crise en zone euro ne peuvent qu’augmenter la course au métal jaune sur le moyen terme. Car contrairement à tous les autres actifs, «l a valeur de l’or ne dépend pas de la solidité et de la capacité de remboursement d’un gouvernement ou d’une banque », explique Julian Jessop chez Capital Economics. ■ N.K.

En trois séances, depuis le 22 septembre, l’or a subi sa plus forte baisse depuis vingt-huit ans. La vente de lingots dénote une crise de liquidités comparable à celle de la crise financière de 2008.

Cours de l’once d’or US

de janvier 2011 au 17 octobre 2011

Cours de l’once d’or US

sur la période 2000 à octobre 2011