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De Beers s’attend à des turbulences
sur le marché du diamant

La rareté des filons et une demande sans cesse croissante vont entraîner des tensions sur le
marché du diamant.

 Mine de Jwaneng, Bostwana             tandis que la production ne croîtrait   monde » dit un associé de la maison.
                                       que de 5,2 %. Cette demande vien-       Les filons éventuels sont trop pro-
Fondée en 1888 et longtemps            dra essentiellement des classes         fonds, l’exploitation trop coûteuse
      hégémonique sur le marché        moyennes dans les pays émergents,       et complexe. L’avenir est peut-être
      du diamant, la De Beers n’a      mais également du marché améri-         d’aller « miner » sous les océans… En
plus le monopole aujourd’hui. Si elle  cain (40 % du marché mondial), où       attendant, la De Beers, grâce à de
est toujours en tête avec un tiers du  le diamant a toujours une haute         nouvelles technologies, va retraiter
marché du brut, elle est talonnée      valeur symbolique. Or depuis 1995,      des minerais diamantifères aban-
par le russe Alrosa qui en détient     aucun gisement significatif n’a été     donnés pour en extraire les pré-
25 %. La société appartient majori-    découvert. « À partir de 2018, la pro-  cieuses gemmes.
tairement au géant minier sud-afri-    duction va commencer à se raré-
cain Anglo American dont elle          fier » annonce Philippe Mellier, PDG    À travers sa marque Forevermark
représente près d’un quart des         de la De Beers. Elle devrait même       présente chez 1 400 bijoutiers dans
revenus, avec un chiffre d’affaires    chuter à 115 millions de carats en      le monde, la De Beers garde un oeil
de 6 milliards USD. L’État du          2030, contre 160 millions (estimation)  sur le terrain et le client, avec l’ob-
Bostwana, où sont situées les princi-  en 2014. Si la De Beers prévoit d’at-   jectif de stimuler la demande. Et
pales mines de la De Beers, pos-       teindre 34 millions de carats en 2015,  grâce à LVMH, qui abrite la marque
sède 15 % de son capital.              ses deux joyaux, les mines de           de joaillerie De Beers, la compagnie
                                       Jwaneng et Orapa au Bostwana,           a aussi un joli fleuron dans la Haute-
En septembre 2014, la De Beers a       auront épuisé leurs réserves en 2030.   Joaillerie. Cette marque encore dis-
rendu public son « Diamond Insight     La société a dépensé plus de 50         crète cultive une image anglo-
Report » et annoncé une turbulence     millions USD en 2 ans pour recher-      saxonne très luxueuse, experte du
sur les prix. Ce que confirme          cher de nouvelles mines. « Nous         diamant, plus proche de Harry
Goldman Sachs, pour qui d’ici à        avons cherché jusqu’au bout du          Winston que de Tiffany.■                  I.H.
2017, la demande devrait progres-
ser de 11 % par an en moyenne,

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