Page 87 - N55 - Septembre-octobre 2019

Un autre projet nous tient à cœur, celui de l’ARM (Alliance for L’OHB : Vos clients, les joailliers, exigent-ils une éthique de
Responsible Mining), qui a déjà rencontré un beau succès la provenance ?
avec l’or éthique issu de petites mines locales. Nous pous- E. P. : Pour certains, c’est devenu une vraie condition et ils
sons l’ARM à adopter le même référentiel pour les pierres nous demandent de fournir des références.
de couleur. Concernant les initiatives régionales, le Sri Lanka Cela fait partie de leur cahier des charges. Même si leurs
maîtrise bien ses ventes de pierres mais ce n’est pas le cas clients ne leur demandent pas, les joailliers veulent acheter
de Madagascar, par exemple. des pierres irréprochables et nous sommes très sensibilisés
à ce sujet. C’est une tendance qui s’impose. Autant prendre
L’OHB : Quelles sont les marques ou les sociétés qui font de l’avance.
vraiment bouger les lignes ?
E. P. : Toutes les grandes marques sont concernées, actives L’OHB : Vous avez souligné la lenteur des progrès. Comment
sur ce sujet et s’engagent dans un sourcing responsable. Sur les choses pourraient-elles aller plus vite ?
un plan médiatique, on peut citer Chopard et Tiffany. Chopard E. P. : La clef du succès est peut-être que la demande pour
n’utilise plus que de l’or éthique. Tiffany, en communiquant plus de transparence remonte du terrain, des clients eux-
ouvertement sur ses pratiques responsables et en se portant mêmes.
garant de bonnes pratiques, contribue aussi à faire avancer Aujourd’hui, c’est une impulsion qui manque pour faire évoluer
les choses. De plus petits joailliers ont également construit la situation plus vite.n I.H.
leur ADN de marque sur l’éthique et la traçabilité.

- sept / oct 2019 85