Page 109 - N 35 - Septembre-Octobre 2015
P. 109

La Corée           Drapeau national coréen

nouveau marché du luxe

L’institut d’études IPSOS mène une analyse
régulière et approfondie des marchés du luxe
dans le monde. Focus sur la Corée, nouveau
relais de croissance pour le luxe européen.

Avec un taux de croissance très honorable, qui se
         situe autour de 3 à 4 %, la Corée est sous le micros-
         cope des marques de luxe. Le pays est encore dans
la mouvance culturelle des marchés émergents où « le luxe

est surtout statutaire et donc associé à des objets que l’on
porte (accessoires, bijoux, montres,…c’est-à-dire les « PGL »
- Personal Luxury Goods) ou que l’on montre (automobile),
plutôt qu’à un style de vie rêvé (yachts, jets privés,…) »
affirme IPSOS. Comme en Chine et au Japon, les montres
et la joaillerie figurent dans le top 5 des articles assimilés au
luxe, et si celui-ci est perçu avant tout comme européen,

les marques italiennes bénéficient d’une notoriété iden-

tique aux marques françaises, contrairement aux autres

pays d’Asie où la France arrive en tête. Les marques tran-
salpines semblent avoir travaillé le marché coréen depuis
plus longtemps que nous.
La Corée a fondé une grande partie de son succès écono-
mique sur l’innovation, notamment en matière digitale
(pénétration d’Internet : 91 %) et 67 % de la population est
équipée de smartphones. Il est donc intéressant de mesu-
rer cette dimension dans le rapport des Coréens au luxe,

souligne l’étude. Moins prompts que les Chinois à acheter

sur le Net cependant, moins influençables par les réseaux

sociaux (« seulement » 40 à 50 % des interviewés le sont), ils
sont plus soucieux des traditions et des savoir-faire artisa-
naux, mais aussi très sensibles à la mode. « Plus de la moitié
des hommes coréens connaissent au moins 21 marques de
mode de luxe, contre 17 pour les Japonais, 8 pour les
Hongkongais et 5 pour les Chinois » selon IPSOS.

Le statut social est fortement connoté par le luxe,

comme dans tous les pays émergents. Cependant en
Corée du Sud, c’est le statut social acquis qui détermine
la place de l’individu dans la hiérarchie : sa fonction, ses
biens, son revenu… et non l’appartenance à un groupe
prédéterminé.
Et pour conclure, ce surprenant résultat : la joaillerie vient en
première place pour les achats des hommes… un résultat

que l’on ne retrouve dans aucun autre pays ! ■	    I.H.

- sept / oct 2015                                                  107
   104   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114