Page 104 - N 35 - Septembre-Octobre 2015
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du métier

                                         Stratégie

Numérique et métiers d’art

Le 18 mars dernier, l’INMA a organisé en collaboration avec les Arts Décoratifs une conférence
sur le thème « Le numérique dans les métiers d’art : la main et le code ».

 Ultimaker II                            1984, l’individu a pris peu à peu le       numériques (fraisage, découpe au
                                         contrôle sur la création. Mais la          laser,…) pour réaliser des pièces
Le numérique transforme profon-          valeur de la conception artistique         compliquées. Certaines peuvent
      dément nos modes de vie mais       n’a pas disparu, le numérique et l’im-     atteindre un tel niveau de com-
      aussi notre manière de conce-      pression 3D doivent être vus comme         plexité que seul le numérique peut
voir et de fabriquer les choses. Son     des outils facilitant la réalisation       en venir à bout grâce à son ultra-
impact sur les métiers d’art, l’arrivée  d’une œuvre mais ne se substituent         précision. Par exemple, la struc-
de l’impression 3D qui vient confor-     pas à l’artiste. Il ajoute d’ailleurs que  ture interne de l’« œuf-puzzle » de
ter le phénomène « DIY » (Do it your-    le concept des Fab Labs va certai-         Fabergé en or émaillé grand feu
self), les opportunités ou les risques   nement prendre de l’ampleur.               ne pouvant avoir aucune soudure,
de ces technologies et de ces pra-                                                  donc la confection du support en
tiques numériques pour la profession     Laurent Nogues, de la société              3D a apporté une aide précieuse.
ont été abordés par différents           Créanog, a expliqué comment il
spécialistes.                            avait imprimé en 3D un motif de            Peu après cette conférence, la
                                         ruche commandé par Guerlain                presse relayait une nouvelle sur-
Jean-Louis Fréchin, directeur de         pour ses coffrets Ruche Impériale.         prenante. La société indienne
l’agence Nodesign et directeur           « Personne ne pouvait réaliser pour        Crémagine annonce avoir imprimé
conseil pour le design prospectif et     un délai et un coût raisonnables           en 3D un temple indien miniature
les innovations numériques à l’ENSCI     ces alvéoles au relief irrégulier. Nous    recouvert de feuilles d’or 24 carats
rappelle que depuis l’arrivée de         avons dû nous tourner alors vers la        puis émaillé et serti d’émeraudes,
l’ordinateur, et surtout des Mac dès     3D ». Idem pour les cartons d’invita-      de saphirs et de rubis. Une belle per-
                                         tion gaufrés et la PLV d’un joaillier de   formance dont on ne sait encore
                                         la place Vendôme. « Il ne nous a pas       s’il faut s’en réjouir ou s’en inquié-
                                         fallu plus de 2 semaines pour réaliser     ter. Côté pratique, des joailliers
                                         ce travail en 3D ».                        américains proposent à leurs clients
                                                                                    d’envoyer des impressions 3D des
                                         Prenant la parole, le joaillier-boîtier    modèles qu’ils ont choisis sur son site,
                                         Stéphane Bondu (l’Atelier de l’Ob-         pour un essai avant l’achat.
                                         jet) a recours à une imprimante 3D         Une chose est certaine, on n’a pas
                                         simple et très performante, l’Ultima-      fini d’entendre parler de la 3D, y
                                         ker, ainsi qu’à d’autres appareils         compris dans le luxe.■	                  I.H.

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