Page 80 - OHB 62 - Janvier Février 2021
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DÉCRYPTAGE





                                   CRISE SANITAIRE :


                          LE GOÛT DU LUXE EST-IL


                        DURABLEMENT IMPACTÉ ?





                         Dans la 7ème édition de leur étude TRUE-LUXURY GLOBAL CONSUMER

                        INSIGHTS, le Boston Consulting Group et ALTAGAMMA (Italie) comparent
                    le comportement des clients du luxe avant et après la première crise sanitaire
                                                 et en tirent des projections.


                 Le luxe expérientiel moins       Group  et  ALTAGAMMA  estiment  que   Un optimisme tempéré et très
                 bien loti que le luxe            les  chiffres  seront  inférieurs  à  ceux   diversifié

                 personnel                        de 2019 mais resteront en valeur ab-  La crise a aussi un impact psychologique
                                                  solue dans la même proportion : 63 %
                 Une  première  constatation  de                                   sur les projets d’achat. Tous pays confon-
                 l’étude fait état d’une chute impor-  pour le luxe expérientiel, 37 % pour le   dus, 57 % des personnes interviewées es-
                 tante de la part du luxe expérientiel   luxe personnel.           timent qu’elles n’achèteront plus le luxe
                 (gastronomie,  hôtellerie,  tourisme)   En  ce  qui  concerne  ce  dernier,  le   comme avant, 20 % ne changeront rien

                 liée au confinement et aux annula-  sportswear  et  les  cosmétiques  sor-  et 22 % ne savent pas encore. Seulement
                                                  tiraient  gagnants  du  mix  achats,
                 tions des voyages-shopping prisés   contrairement  à  l’horlogerie-joail-  36 % pensent que les choses reprendront
                 par la clientèle internationale. Cette   lerie. Quant au luxe expérientiel, les   leur cours normalement, avec une forte
                 part du luxe a chuté de 40 à 60 %.   achats  pour  la  maison  sont  mieux   prédominance  de  cet  optimisme  en
                 Le luxe personnel (ce que l’on porte   placés que l’hôtellerie et les voyages.   Chine (76 %) et à l’inverse, une morosité
                 sur soi, horlogerie-joaillerie, mode,   Toutefois, il peut y avoir un biais dans   évidente  au  Japon  (20  %).  Dans  ce
                 accessoires,  parfums-beauté)  a   les réponses, qui semblent refléter la   domaine,  on  note  une  très  grande

                 également  subi  une  forte  baisse,   période actuelle où prédomine le be-  disparité  entre  les  pays.  En  France
                 toutefois  moins  importante  (-25  à   soin d’organiser la vie en intérieur (vê-  et  aux  États-Unis,  le  sentiment  est
                 -45 %) en partie grâce aux achats   tements  confortables,  high-tech,…).   mitigé avec 50 % des interviewés dé-
                 en ligne.                        Les priorités pourraient changer une   clarant  que  le  cours  des  choses  ne
                 À l’horizon 2022, le Boston Consulting
                                                  fois la crise passée.            reprendra pas comme avant.
                Tous pays

                confondus, 57 %

                des personnes
                interviewées es-

                timent qu’elles

                n’achèteront
                plus le luxe

                comme avant




           78 - L’OFFICIEL H&B | JANVIER - FÉVRIER 2021                                                                                                                                                       JANVIER - FÉVRIER 2021 | L’OFFICIEL H&B - 79
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